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Le Royaume-Uni a vendu près de 60 millions d'euros d'armes à la Turquie depuis le putsch raté

Malgré une répression implacable de la tentative avortée de coup d'Etat et des accusations de torture formulées par plusieurs ONG, Ankara a acquis ces derniers mois une importante quantité d'équipements militaires et policiers auprès de Londres.

La «purge» mise en place par les autorités turques à l'issu de la tentative ratée de coup d'Etat, le 15 juillet dernier, n'a semble-t-il pas rebuté le gouvernement du Royaume-Uni.

D'après les nouvelles statistiques sur les exportations britanniques citées par la presse du pays, Londres a vendu à Ankara, depuis ce soulèvement militaire raté, près de 50 millions de livres sterling (soit environ 58 millions d'euros) d'équipements sécuritaires. Entre le 1er juillet et le 30 septembre 2016 uniquement, la Turquie a acheté à son partenaire de l'OTAN 26 millions de livres (30 millions d'euros) de matériel de sécurité (armures, casques et plaques blindées), 8,5 millions de livres (10 millions d'euros) d'avions, d'hélicoptères et de drones, et environ 4 millions de livres (4,5 millions d'euros) de missiles et de bombes.

Impliquée dans le conflit syrien, luttant contre les indépendantistes kurdes et contre la menace terroriste islamiste, la Turquie a multiplié les achats militaires au cours des deux dernières années, acquérant 330 millions de livres (380 millions d'euros) d'armements depuis 2015. Le pays vient en outre d'être inscrit à la liste des «marchés prioritaires» du Département du Commerce international britannique. 

Ankara dans le viseur des ONG humanitaires depuis la tentative de putsch

La multiplication des achats sécuritaires turcs n'est pas sans inquiéter certaines ONG, qui pointent du doigt les mesures musclées adoptées par le président Recep Tayyip Erdogan depuis la tentative avortée de coup d'Etat de juillet 2016 : depuis cette date, plus de 125 personnes ont été démises de leurs fonctions, et quelque 40 000 individus ont été arrêtés. Des groupes de défense de droits de l'Homme ont en outre accusé les autorités turques d'avoir pratiqué des actes de torture sur des opposants politiques.

Le Parlement, enfin, a donné samedi 21 janvier son vert pour un projet de référendum de réforme constitutionnelle, qui accroîtrait les pouvoirs du chef d'Etat et devrait permettre à Recep Tayyip Erdogan de rester au pouvoir jusqu'en 2029 au moins.

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