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Angela Merkel arrondit les angles face à Donald Trump et plaide pour le maintien du «marché global»

Critiquée pour sa politique migratoire par Donald Trump, Angela Merkel a préfère parler de collaboration avec Washington. Pour Berlin, qui exporte massivement vers les Etats-Unis, le retour du protectionnisme aux Etats-Unis serait une catastrophe.

Samedi 21 janvier, la chancelière allemande Angela Merkel a commenté le discours d'investiture de Donald Trump, mettant fin à la réserve qu'elle s'était imposée depuis son élection en novembre dernier. Angela Merkel a préféré arrondir les angles avec Donald Trump qui l'avait fortement critiquée pour sa politique de la porte ouverte envers les migrants en promettant que le TAFTA (Traité transatlantique de libre-échange) était «toujours d'actualité»

«Il vaut mieux pour tout le monde que nous travaillions ensemble sur la base de règles et de valeurs communes, d'actions communes dans le système économique mondial, dans le marché global et que chacun fournisse sa contribution aux alliances militaires», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, à Schoental, dans le sud-ouest de l'Allemagne. Angela Merkel a ainsi tenu des propos ostensiblement plus modérés que ceux du vice-chancelier, Sigmar Gabriel, qui avait déclaré la veille que l'Allemagne devait «se préparer à une phase difficile» avec Donald Trump.

Un discours soigné, pour soigner ses exportations ?

«Les échanges transatlantiques seront non moins importants que par le passé : j'y veillerai», a-t-elle également assuré. Donald Trump avait, entre autres, enterré l'idée d'un accord de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis et ses velléités protectionnistes inquiètent Berlin, dont l'économie dépend beaucoup des exportations. Les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de l'Allemagne, qui y exporte pour près de 115 milliards d'euros par an. «Des compromis et des solutions pourraient être trouvés», a souligné Angela Merkel de façon rassurante.

Là encore, les mots sont plus doux que ceux qu'avaient utilisés précédemment Sigmar Gabriel. Alors que Donald Trump agitait la menace d'une taxe de 35% sur les automobiles BMW pénétrant sur le marché américain, le ministre allemand de l'Economie avait froidement déclaré : «Les Etats-Unis n'ont qu'à construire de meilleures voitures.» 

La chancelière, qui entretenait de bonnes relations avec Barack Obama, s'apprête à briguer un quatrième mandat consécutif à l'automne prochain.

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