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Un journaliste de Sky News évoque la «responsabilité» des victimes de viol et déclenche un tollé

Evoquant la tenue vestimentaire des femmes et le fait qu'elles sortent le soir en étant alcoolisées, un présentateur de la chaîne Sky News a provoqué l'indignation des spectateurs et du milieu associatif. La chaîne évoque un malentendu.

«Est-ce horrible de dire que si les femmes sortent en mini-jupe et ivres elles doivent assumer une part de responsabilité ?» Cette question, posée par Stephen Dixon, présentateur de l'émission Sky News Sunrise sur la chaîne britannique Sky News, a déclenché une vive polémique. 

Le journaliste commentait le résultat d'une enquête d'opinion selon laquelle 40% des hommes et 33% des femmes estiment qu'une femme ivre, vêtue d'une mini-jupe et se retrouvant seule le soir est «en partie responsable» en cas d'agression sexuelle. Alors qu'une intervenante lui demandait s'il se sentirait responsable «d'être sorti de sa maison» si un inconnu lui assénait un coup de poing dans la rue, Stephen Dixon a alors répondu : «Je serais responsable si j'avais provoqué quelqu'un.»

Le présentateur a-t-il voulu comparer la tenue vestimentaire des femmes agressées sexuellement à une forme de provocation ? Il semble avoir maintenu son point de vue après la fin de l'émission en publiant un message sur Twitter dans lequel il s'interrogeait : «Qu'y a-t-il de mal à accepter une responsabilité personnelle ?»

Quelques heures plus tard, il supprimait ce tweet, alors que les critiques se multipliaient. «Honte à vous de promouvoir le mythe des femmes incitant au viol par leur tenue vestimentaire», s'indigne par exemple cette internaute.

«La seule personne qui doit assumer ses responsabilités lors d'une agression, c'est l'agresseur : est-ce si dur à comprendre ?», demande cet autre utilisateur de Twitter.

Une association londonienne d'aide aux victimes de viol, Rape Crisis, a condamné «la diffusion d'idées délirantes et infondées corroborant la croyance erronée selon laquelle des femmes et des jeunes filles peuvent être responsable d'un viol ou d'une agression sexuelle perpétrées contre elles». Rappelant dans un communiqué que «des femmes et des enfants se taisent chaque jour à cause de ce genre d'opinions dangereuses et dommageables», l'association a souligné que «personne ne veut volontairement être violé».

Face aux critiques, un porte-parole de Sky News est intervenu afin de tenter de calmer le jeu, expliquant que «Stephen Dixon, dans son rôle de modérateur dans un débat, s'est fait l'avocat du diable afin de mettre en exergue les conclusions controversée du rapport». Selon la chaîne, le présentateur vedette n'a «aucunement exprimé une opinion personnelle».