Judith Miller, journaliste de Fox News, ne digère pas la réduction de peine du soldat Bradley Manning, devenu après changement de sexe officiellement Chelsea. Dans un tweet accusateur, la partisane d'une vision offensive et néo-conservatrice de la politique étrangère des Etats-Unis reproche au lanceur d'alerte d'avoir causé la mort de nombreuses personnes en remettant à WikiLeaks quelque 700 000 documents en 2010.
Outrés, des internautes avertis ont tenu à rappeler les états de service de Judith Miller qui, selon eux, semble illustrer parfaitement la collusion entre les médias mainstream, le renseignement américain et le pouvoir exécutif aux Etats-Unis.
En 2001, la journaliste d'investigation, alors au New York Times, est récompensée du prestigieux prix Pulitzer pour ses enquêtes concernant Al-Qaïda et le super-méchant de l'époque : Oussama ben Laden, que la diplomatie américaine a utilisé pour intervenir en Afghanistan et en Irak.
C'est aussi elle qui reçoit – coïncidence – une lettre remplie de poudre blanche à son bureau du New York Times en octobre 2002, en pleine psychose des attaques à l'anthrax, donnant de la consistance aux fameuses accusations du secrétaire d'Etat Colin Powell à l'ONU en février 2003. Certains internautes estiment que Judith Miller ferait ainsi mieux de balayer devant sa porte, rappelant que ses articles ont appuyé l'intervention américaine en Irak.
Les enquêtes de Judith Miller ont en effet été reprises par l'administration de George W. Bush comme «preuves» que l'Irak de Saddam Hussein concevait des «armes de destruction massives», afin de faire accepter à l'opinion publique une intervention et un «changement de régime». Une intervention, rappelle un utilisateur de twitter qui a causé un million de morts.
Dans les années 1980, déjà, Judith Miller publiait une série d'articles à charge contre la Libye de Mouammar Kadhafi en liaison avec l'amiral controversé John Poindexter. «Vous êtes vous-même une arme de destruction massive», lance un internaute indigné.