International

La Cour suprême britannique ouvre la porte à un procès de l'ex-ministre des Affaires étrangères

La plus haute autorité de Justice britannique a estimé dans un jugement que le gouvernement pouvait être poursuivi pour son rôle dans l'extradition vers la Libye et la torture subie par Abdul Hakim Belhaj en 2004.

Abdul Hakim Belhaj, un dissident libyen torturé par le gouvernement de Mouammar Kadhafi et la CIA en 2004, accuse le MI6 britannique – sous l'autorité du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Jack Straw à l’époque – d'avoir aidé les Etats-Unis à l'enlever en Asie pour l’extrader vers Tripoli.

La Cour suprême britannique qui statuait sur l'affaire, a rendu un jugement favorable, lui accordant ainsi le droit de poursuivre en Justice Jack straw. 

Les sept juges de la Cour suprême ont estimé que l’extradition et les actes de torture violaient les droits consacrés dans la Magna Carta, la «Grande Charte des libertés d'Angleterre» qui garantit le droit à la liberté individuelle. Pour le juge Lord Mance, «le point central est la nature et la gravité des faits allégués, peu importe à quel niveau cela a été autorisé».

Abdul Hakim Belhaj et sa femme ont été arrêtés à Kuala Lumpur, en Malaisie en 2004. Avant d’être extradé vers la Libye, ils affirment avoir été torturés dans une prison secrète de la CIA à Bangkok, et accusent la Grande-Bretagne d’avoir «arrangé, assisté et encouragé leur extradition» ainsi que «conspiré et aidé à la torture et aux traitements dégradants et inhumains qui leur ont été infligés par les Etats-Unis et les autorités libyennes».

Les avocats d’Abdul Hakim Belhaj ont proposé au gouvernement britannique de clore l’affaire contre une livre sterling symbolique en dommages et intérêts et des excuses officielles. 

Lire aussi : La torture fait partie de la guerre pour un tiers des américains selon un sondage de la Croix-Rouge