Dans la capitale espagnole, l’ancienne juge âgée de 71 ans, Manuela Carmena, a mis fin à 24 ans de règne conservateur. Elle a battu sa rivale de 63 ans, Esperanza Aguirre, du Parti populaire.
Même si la nouvelle maire a remporté 20 sièges au conseil municipal contre 21 sièges à son opposante du parti populaire, Manuela Carmena est toutefois parvenue à forger une alliance avec le Parti socialiste pour s’assurer la victoire. Elle a officiellement été élue maire samedi matin par 29 des 57 représentants du conseil.
Manuela Carmena est une ancienne communiste et militante des droits de l’homme qui a promis d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres. Elle a réitéré les appels du mouvement de protestation des Indignés (Indignados en espagnol), créé en 2011 pour lutter contre la corruption, les réductions budgétaires gouvernementales et les expulsions.
«Nous sommes au service des citoyens de Madrid. Nous voulons gouverner en écoutant. Nous voulons qu’ils nous appellent par nos prénoms», a déclaré Manuela Carmena après avoir été élue.
Elle a aussi promis de développer les transports publics, d’augmenter le soutien aux familles pauvres et de réduire son salaire de plus de moitié, à 45 000 euros.
A Barcelone, Ada Colau, 41 ans, est devenue la première femme maire de la cité catalane. Elle s’est fait connaître en aidant à l’organisation de la plateforme d’aide aux victimes de prêts hypothécaires à Barcelone en 2009 pour défendre des citoyens contre les expulsions causées par l'effondrement du marché immobilier espagnol.
«Merci d’avoir rendu possible ce qui semblait impossible», a déclaré Ada Colau après avoir été élue.
Son équipe rédigera une liste de 30 mesures pour créer des emplois et lutter contre la corruption. Elle a également annoncé qu’elle réduirait son salaire de 140 000 à 35 000 euros.
Manuela Carmena et Ada Colau ont assuré leur victoire lors des élections locales du 24 mai grâce au soutien de Podemos, un nouveau parti pro-ouvrier et anti-establishment créé l’année dernière.
Le succès des candidats anti-establishment dans les deux plus grandes villes espagnoles témoigne d’un changement dans le paysage politique du pays et de l’érosion du système bipartite. Le Parti populaire et le Parti socialiste ont obtenu près de la moitié des voix lors du vote le 24 mai mais aucun d’eux n’est parvenu à décrocher une majorité absolue en raison de la percée des partis d’opposition plus radicaux, dont Podemos est l’illustration.