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«Amoral et non civilisé» : les juifs ukrainiens dénoncent la réhabilitation des nationalistes

La communauté juive ukrainienne a vivement critiqué le projet du gouvernement de Kiev qui ambitionne d’innocenter les nationalistes liés au massacre des juifs au XXe siècle, au prétexte qu’il s’agissait d’un mouvement de libération du pays.

«C’est amoral ! Ce projet dénonce le principe sur lequel se base la civilisation européenne. C’est comme tuer la mémoire de six millions de juifs qui sont morts lors de l'Holocauste», a écrit le chef du comité des juifs d’Ukraine, Edouard Dolinsky, sur sa page Facebook. Un commentaire dicté par le fait que l'Institut ukrainien de la mémoire nationale a annoncé son intention d'innocenter plusieurs mouvements nationalistes, dont l’Organisation des nationalistes ukrainiens et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne.

Les membres de ces partis qui sont impliqués dans les massacres de juifs, de Polonais et de gitans au siècle dernier «devraient être reconnus innocents dans la manière automatique», selon le projet de loi sur lequel le parlement ukrainien se penchera en février.

Plusieurs pays, y compris la Russie, ont condamné à maintes reprises les tentatives de l’Ukraine de réhabiliter la mémoire de ses nationalistes qui ont collaboré avec les nazis.

Dans les manuels historiques, Kiev glorifie par exemple les membres des mouvements d’extrême droite. Des centaines d'Ukrainiens descendent dans les rues chaque année à l'occasion de l’anniversaire de Stephan Bandera qui lors de la Seconde Guerre mondiale appelait les Ukrainiens à détruire Moscou. Il s'est aussi battu contre l’armée Rouge et l’armée polonaise qui défendaient l’ouest de l’Ukraine contre les nazis.

En juillet 2016, le parlement polonais a reconnu comme un génocide les crimes commis par les Ukrainiens contre les Polonais lors de la Seconde Guerre mondiale.