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Recrutements de Daesh en Europe : faut-il surveiller les jeunes pour prévenir leur radicalisation ?

Après son retour en Russie, l’étudiante Varvara Karaoulova, interpelée à la frontière syrienne alors qu’elle s’apprêtait supposément à rejoindre Daesh, est désignée comme témoin dans l’enquête sur les recruteurs extrémistes.

Varia était étudiante modèle d’une prestigieuse université moscovite. D’après son père elle a vécu la plus grande partie de sa vie aux Etats-Unis et en Europe occidentale. Personne ne s’attendait pas à un tel dénouement.

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Bien que cette jeune convertie à l’islam ait échoué, beaucoup d’autres volontaires étrangers réussissent à franchir la frontière et à rejoindre des groupes djihadistes. Ce qui fait de la traque des recruteurs une urgence d’ordre public.

Mais les autorités russes ne sont pas les seules à s’inquiéter de la radicalisation des jeunes. Au Royaume-Uni, les écoles ont commencé à mettre en place un logiciel permettant de repérer des mots clé extrémistes dans les activités des écoliers en ligne.

Le logiciel souligne les mots qui sont attribués à ce qu’on appelle le «vocabulaire terroriste», qui sont : «jihadi bride» (épouse de djihadiste), «jihobbyist» (individu qui éprouve une fascination malsaine pour le djihad), «YODO» une abréviation signifiant «on ne meurt qu’une fois».

Le logiciel contre la radicalisation est distribué en prévision des nouvelles lois contreterroristes qui entreront en vigueur le mois prochain. Le lord britannique Nazir Ahmed, musulman et inquiet pour sa communauté, estime que cette initiative ne fera que diaboliser la communauté musulmane.

«La surveillance des enfants signifie la diabolisation d’une communauté spécifique. Et en tant que musulman, je sens qu’on est en quelque sorte ciblés, comme la communauté juive avant la Seconde guerre mondiale», a-t-il expliqué en commentant ce sujet.

Les réactions aux nouvelles lois contreterroristes du gouvernement britannique varient d’établissements en établissements. L’école primaire Monega située à Newham a invité au mois de mai les parents des élèves à assister à des ateliers pour parents qui ont pour but de les renseigner sur la façon de «prévenir et détecter la radicalisation».

Lord Ahmed, à son tour, a trouvé cette approche inappropriée. «Est-ce c’est justifié de surveiller des enfants âgés de 7 à 9 ans, de leur poser des questions, de leur donner l’idée de recourir à la violence contre quelqu’un d’autre à cause de sa foi», a-t-il demandé, priant le gouvernement d’arrêter cette «folie».