Selon Reuters, le gouverneur de Damas a déclaré mercredi 11 janvier à la télévision d'Etat syrienne, avoir trouvé un accord avec les rebelles pour que des techniciens puissent réparer les infrastructures de Wadi Barada, la principale source d'approvisionnement d'eau de Damas, contrôlée depuis des années par le groupe Fateh Al-Cham, l’ancien Front Al-Nosra.
Les services de la capitale en charge de l'eau ont coupé cette source d'alimentation depuis fin décembre, expliquant qu'elle avait été contaminée par les rebelles avec du pétrole.
L’armée syrienne, qui mène une offensive pour reprendre le contrôle de la vallée, a affirmé que les rebelles avaient pollué l’eau et menacé de détruire la source de Aïn al-Fayja pour obtenir l’arrêt de l’offensive. Ces derniers accusent en retour le gouvernement syrien d'avoir endommagé les infrastructures avec ses bombardements.
Interrogé par RT, un représentant de l’Unicef s'est déclaré «extrêmement préoccupé» du fait que les 5,5 millions de personnes vivant à Damas et dans les environs n’ont plus accès à l’eau courante «depuis plus de deux semaines».
Il a expliqué que l’eau était utilisée «comme une arme de guerre» dans le conflit et que par conséquent, des millions de civils font face à «un immense défi pour accéder à l’eau potable». L'organisation a réitéré son appel «à tous les parties au conflit à protéger les civils, ainsi que les infrastructures, telles que les écoles, les hôpitaux, et les réserves d’eau».
L'Unicef a signalé que la plupart des quartiers n'étaient alimentés en eau que pendant deux à quatre heures tous les trois jours en raison du programme de rationnement mis en place par les autorités.
La journaliste de RT Lizzie Phelan, qui s'est rendue sur le terrain pour recueillir le témoignage des habitants de Damas, explique que ces derniers ne se fient plus à l'eau du robinet depuis que les rebelles ont pris le contrôle des réserves d'eau potable. «Tout le monde sait que l’eau est polluée avec du pétrole», lui a par exemple confié un habitant, alors qu'une autre lui a raconté qu’elle était obligée de faire une longue marche pour venir s’approvisionner.