«Je ne suis pas de ceux qui ont été désillusionnés», le scientifique de 86 ans a dit dans une interview pour le site WND, précisant qu’il «n’attendait rien» de sa part.
«J’ai écrit à ce sujet avant les primaires en 2008, en me référant tout simplement à sin site Internet, à la manière dont il se présentait. Je sentais que c’était un opportuniste», a dit Chomsky, ajoutant que «les politiques dont il était le plus fier, à mon avis, étaient lamentables».
L’intellectuel n’a exprimé aucun optimisme concernant la perspective de voir Hillary Clinton débarquer à la Maison blanche. La candidate démocrate aux présidentielles de 2016, selon lui, ne sera pas mieux, «peut-être juste un peu plus agressive».
Chomsky n’a pas caché son exaspération envers le système électoral américain en général, disant que le scrutin dernier en novembre 2014 a montré «l’abandon de la foi en toute sorte de système démocratique».
«Le taux de la participation au scrutin était au niveau du XXe siècle, quand le droit de vote était limité aux hommes blancs et propriétaires», a dit le viel homme auteur de plus d’une centaine de livres.
Au fil de ses réflexions critiques sur le système de santé américain, la politique israélienne, et sur un certain nombre d’événements historiques du XXe siècle, y compris la «Grande dépression», la Seconde Guerre mondiale et la présidence de John Kennedy en pleine culmination de la guerre froide, le père de la linguistique moderne a tenu finalement à s’attarder sur la politique d’Obama au Moyen-Orient.
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Le recours aux drones par l’administration Obama à l’encontre des combattants djihadistes «a fondamentalement remis en cause un principe établi dans la Magna Carta il y a 800 ans, à savoir la présomption de l’innocence», a expliqué Chomsky.
«Avec sa campagne d’assassinat par les drones, Obama a fondamentalement remis en cause ce principe en désignant officiellement une personne comme coupable toute personne dont la Maison blanche a décidé qu’elle pourrait nous nuire un jour ou l’autre», a-t-il dit.
Si quelque autre pays le faisait, comme l’Iran, nous considérerions qu’il y a casus belli pour une guerre nucléaire», a-t-il ajouté.
Concernant la dernière controverse sur l’accord de Partenariat transpacifique négocié à huis clos par l’administration d’Obama, Chomsky a expliqué que le TPP n’est pas ce qu’on nous en dit en public.
«Il est intitulé “accord de libre-échange”, mais ce n’est pas le cas», a dit Chomsky à WND. Le linguiste indique que bien qu’il n’y ait pas de détails publiquement disponibles «parce qu’ils sont tenus en secret», tout porte à croire «qu’il est similaire à tous ces soi-disant accords de libre-échange qui n’en sont pas. Ce sont des accords de garantie des investissements».
«L’intention de l’administration d’Obama est de faire passer l’accord sans débat public», a ajouté Chomsky.