Man, grande ville située dans l’Ouest de la Côte d'Ivoire, a été gagnée le 7 janvier au matin par le mouvement des mutins, qui réclament notamment des primes, une augmentation de salaire et des logements de fonction, a indiqué une source militaire ivoirienne à l’AFP. Un habitant a confirmé : «Les militaires paradent en ville dans des véhicules. Les rues de Man ont commencé à se vider.»
A Bouaké, ville du centre du pays où le mouvement de contestation a été lancé au matin du 6 janvier, la situation reste elle aussi tendue. Des témoins font état de tirs à l’arme lourde et les militaires mécontents ont mis en place des barrages de fortune, constitués de pneus et divers matériaux, bloquant presque totalement l’accès de la cité.
Alors que le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi avait assuré le 6 janvier qu’il se rendrait dans la ville pour tenter d’endiguer la crise, on ignore s’il est parvenu à passer outre les barrages pour rencontrer les responsables de la mutinerie, qui n'a pas encore officiellement de visage.
Quant au chef de l’Etat Alassane Ouattara, en voyage diplomatique au Ghana, il doit rentrer vers 17h à Abidjan, où un conseil des ministres extraordinaire aura lieu.
La contestation s'étend à Abidjan
«Des tirs ont été entendus ici à Abidjan à la caserne [militaire] d'Akouédo», a annoncé un présentateur de la chaîne télévisée nationale lors d'un flash d'informations. Le camp militaire se situe dans un quartier chic de la capitale économique ivoirienne, et des soldats en empêchaient l'accès, rapporte l'AFP.
«Il y a de nombreux tirs en l'air à l'intérieur du ministère de la Défense» d'Abidjan, a ajouté un diplomate, témoin des événements, à la chaîne télévisée France 24. La même source a précisé que des mutins étaient rentrés dans le quartier général de l'armée ivoirienne.
Un reporter de l'agence de presse Reuters a par ailleurs rapporté avoir vu des soldats de la Garde présidentielle être déployés dans la ville.
Détails à suivre...