Dans un rapport déclassifié censé prouver les «activités et intentions russes» dans l’élection présidentielle de novembre 2016, la communauté du renseignement national américain (ODNI) réaffirme sa «certitude» que Moscou a tenté de s’immiscer dans le scrutin.
Et un sujet y occupe une place de choix : RT. Accusé d’avoir servi «de plateforme pour que le Kremlin envoie ses messages au public russe et international», pas moins de sept pages sur les 25 que comptent le texte lui sont consacrées.
Le rapport du service de renseignement assure que «les médias russes ont fait des commentaires de plus en plus favorables au sujet du président élu Trump alors que l’élection primaire et générale américaine de 2016 progressait, tout en fournissant en permanence une couverture négative de la secrétaire Clinton».
Selon l’ODNI, la campagne pro-Trump de RT aurait débuté en mars 2016, en présentant le candidat comme étant «la cible d’une couverture biaisée de la part des médias américains traditionnels […] subordonnés à un establishment politique corrompu».
Pour arriver à ses fins supposées, la Russie n’aurait pas seulement utilisé RT, mais aurait mené une campagne «aux multiples facettes», conduisant des opérations de renseignement secrètes ainsi que des piratages pilotés par le gouvernement, et payant «des utilisateurs des réseaux sociaux, ou "trolls"», assure l’ODNI.
Poutine à l'assaut des Etats-Unis ?
Sans fournir de preuve concrète, le rapport se base en fait sur des analyses de la CIA, du FBI et de la NSA. Alors que les deux premiers services de renseignement ont «une grande confiance» dans les conclusions du texte, la NSA n'a elle qu'une «confiance modérée».
Le texte accuse le président russe Vladimir Poutine d'avoir «ordonné une campagne d'influence en 2016 dirigée contre l'élection présidentielle américaine». Les buts de celle-ci auraient été de «miner la confiance du public dans le processus démocratique américain, de dénigrer la secrétaire Clinton, de nuire à son éligibilité et à sa potentielle présidence».
Baptisé «Evaluer les activités et intentions russes dans les récentes élections américaines», le rapport a été rendu public le 6 décembre. Ses auteurs soulignent que de nombreuses informations confidentielles ne sont pas inclues dans le document puisqu’il s’agit d’une «version déclassifiée d’une évaluation hautement secrète».
Alors que l’administration de Barack Obama accuse depuis plusieurs semaines le Kremlin de s’être ingéré dans l’élection présidentielle américaine, sans fournir de preuve concrète, le chef du renseignement intérieur James Clapper avait annoncé le 5 janvier que les conclusions déclassifiées de ses services seraient publiées «au début de la semaine prochaine».