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Agression de Chicago : la charge de crime de haine retenue, le facteur racial «pas confirmé»

La police de l'Illinois a dit ne pas faire de distinction entre le handicap mental de la victime et sa couleur de peau pour déterminer la gravité du crime. La Maison Blanche affirme elle que le facteur racial de l'agression reste à déterminer.

«Compte tenu de l'ensemble des circonstances [...] nous avons recquis des accusations de crimes de haine», a annoncé Kevin Duffin, le chef de la police du nord de Chicago dans le cadre de l'enquête sur l'agression d'un jeune homme blanc handicapé mental par quatre jeunes afro-américains le 3 janvier dernier. Il a ajouté que les enquêteurs ne faisaient pas de distinction entre les «capacités mentales amoindries» de la victime et les potentiels aspects raciaux du crime pour en déterminer la gravité.

Le 5 janvier, un porte-parole de la Maison Blanche a estimé qu'il était trop tôt pour déterminer si l'agression avait été commise en raison du handicap mental de la victime ou de sa couleur de peau et que l'enquête devait encore le déterminer.

La police a initialement refusé de classer l'incident comme crime de haine basé sur des critères raciaux alors même que, dans la vidéo, les agresseurs font à plusieurs reprises référence à la couleur de peau de la victime.  

Sur les images, qui ont été retirées des plateformes de réseaux sociaux, les quatre agresseurs accusent en effet à plusieurs reprises la victime d'être un partisan de Donald Trump. Pendant l'agression, les suspects tailladent le corps de la victime en lui portant des coups violents et en criant «Ni*** Donald Trump! Ni*** les blancs!».

Ce refus de la police de qualifier l'agression de crime raciste a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le hashtag #BLMkidnapping (en référence au mouvement Black Lives Matter) est notamment apparu.

«Nous avons affaire à la haine et la haine n'a pas de couleur [...] les gens qui relient cette agression au mouvement Black Lives Matter ont totalement tort... Et nous ne pouvons pas répondre à la haine par la haine. Cela va seulement faire empirer les choses», a déclaré sur CNN Dimitri Roberts, un membre de la police de Chicago.

Le chef adjoint de la police de Chicago Eddie T. Johnson a quant à lui souligné que l'enquête devait se baser «sur des faits et non sur des émotions».

Les quatre suspects ont été incarcérés le 4 janvier dernier après qu'une vidéo choc sur laquelle on les voit torturer un jeune homme durant 28 minutes a été diffusée sur internet. Jordan Hill (18 ans), Tesfaye Cooper (18 ans), Brittany Covington (18 ans) et Tanishia Covington (24 ans), font aujourd'hui face à des accusations d'enlèvement aggravé, de crime haineux, de séquestration illégale aggravée et de sévices aggravés à l'aide d'une arme létale.

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