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Le trafic de faux-papiers faciliterait considérablement celui de migrants

Une réunion se tenait aujourd'hui à huis-clos entre des experts de 16 pays différents à propos du traffic de faux documents qui facilite la circulation de migrants et permet des escroqueries considérables aux systèmes sociaux.

Près de 180 fonctionnaires, policiers, spécialistes de l'immigration et experts en technologie issus de 16 pays différents - des européens, mais aussi des américains et des canadiens - se sont retouvés aujourd'hui lors d'une réunion à huit-clos à Paris au siège de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) afin de partager leur expertise et tenter de trouver de nouveaux moyens de lutte contre les réseaux de faux documents d'identité qui utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées. 

Selon l'expert en faux documents de la police, Laurent Gauthier, interrogé par Associated Press, si les les nouvelles technologies ont permis de rendre les documents plus difficiles à falsifier, elles se sont également avérées être «une arme à double tranchant» et facilité le travail des fraudeurs qui se sont eux aussi lancé dans la course. Ces derniers peuvent, par exemple, facilement se procurer des imprimantes à jet d'encre haute résolution qui rend les faux-papiers quasimment indétectables à l'oeil nu. 

Ainsi, les filières les plus sophistiquées s’essayent désormais elles aussi aux nouvelles technologies. «Aujourd’hui, même les documents modernes en polycarbonate, avec des puces sont concernés», a expliqué Jean-Michel Brevet au journal 20 Minutes. Si tout le monde n'en est pas encore capable, les trafiquants Thaïlandais et Pakistanais par exemple parviennent dèjà à imiter parfaitement des faux passeports, même biométriques.

De facto, le traffic de faux papiers alimente les mouvement extrémistes tout en facilitant considérablement la circulation des migrants à travers les frontières et permet de coûteuses escroqueries en matière de protection sociale. Un véritable fléau qui s'étend d'année en année et laisse les migrants vulnérables aux trafiquants et aux groupes criminels depuis des années.

«Près de la moitié des 226 réseaux d'immigration clandestine démantelés en France l'année dernière étaient axés sur les faux-papiers», a déclaré avant la réunion à à l'Associated Press Jean-Michel Brevet, chef du bureau de la fraude documentaire et à l’identité au sein de la direction centrale de la Police aux Frontières (PAF)

Les trafiquants utilisent les faux-papiers pour faire diversion et envoyer des migrants à destination en les faisant «se perdre dans la nature». Par exemple, un réseau irakien-kurde récemment démentelé envoyait des gens de Mossoul en Irak - ville récemment reprise par l'Etat islamique - jusqu'à Cayenne en Guyane française en les faisant passer par Istanbul, puis Sao Paulo et Belem au Brésil. 

De là, les migrants ont la possibilité de se rendre à Orly soit à Francfort en payant 10 000 dollars pour des faux-papiers et 5 000 dollars pour le voyage» a expliqué l'expert.