Désigné comme représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’UE en 2013 par l’ancien Premier ministre David Cameron, Ivan Rogers a pris la décision de quitter son poste sans explication.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a dit à la BBC que pour le moment les raisons de son départ qui devait avoir lieu en novembre 2017 ne seraient pas révélées.
Ivan Rogers étant un des diplomates britanniques les plus expérimentés, sa décision pourrait plonger la position de négociation de Londres dans le désarroi lors de futurs pourparlers sur le Brexit, redoutent des politiciens et experts britanniques.
Ainsi, selon l’économiste en chef chez Global Counsel, Gregor Irwin, la démission d’Ivan Rogers «porte préjudice aux négociations britanniques sur le Brexit» et craint que «d’autres hautes responsables puissent suivre [son exemple]».
Un député du Parti travailliste Hilary Benn qui préside le comité sur le Brexit a déclaré que cette démission intervenait à un moment «crucial» et qu’il fallait trouver au plus vite une autre personne pour ce poste.
Le directeur du Centre pour la réforme européenne Charles Grant a aussi déploré la démission d’Ivan Rogers qui «rendra un bon accord sur le Brexit moins possible». Selon lui, l’ambassadeur britannique était «une des rares personnes dans le gouvernement britannique qui comprenait l’UE».
Ivan Rogers avait des relations de longue date avec le Premier ministre Theresa May qui l’a consulté sur la stratégie du Brexit. Mais leurs relations se seraient détériorées au cours des derniers mois. En décembre, la BBC a rapporté que l’ambassadeur aurait dit à Theresa May que le processus de négociations sur les accords entre Londres et Bruxelles pourraient durer jusqu’aux années 2020, alors que le Premier ministre entend déclencher les pourparlers dès mars prochain.