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Une manifestation contre la hausse des taxes vire à l'émeute en Algérie (PHOTOS, VIDEOS)

La grève et les rassemblements paisibles du début de journée à Béjaïa ont donné lieu à des affrontements violents avec la police, qui a eu recours au gaz lacrymogène. Plusieurs blessés sont à déplorer, ainsi que de nombreux dégâts matériels.

Des affrontements particulièrement violents ont opposé la police algérienne et des jeunes dans plusieurs quartiers situés dans le centre de la ville kabyle de Béjaïa, en Aglérie, lundi 2 janvier dans la journée. 

Le rassemblement, qui a tout d'abord démarré dans le calme, avait pour objet la contestation de la nouvelle loi de finance votée en 2016 et officiellement entrée en vigueur depuis le 1er janvier. Celle-ci contient un série de hausse de différentes taxes qui ne fait pas l'unanimité et qui a pour but de compenser la baisse des revenus pétroliers. Il s'agissait au départ d'une grève à laquelle ont pris part un certain nombre de commerces, comme en témoigne certaines images et vidéos amateurs diffusées sur internet.

Les manifestants ont finalement été dispersés par les forces anti-émeutes en ayant recours au gaz lacrymogène : c'est à ce moment que semblent avoir eu lieu les premiers débordements. Plusieurs jeunes ont notamment lancé des projectiles sur les forces de l'ordre. 

Plusieurs vidéos diffusées sur internet montrent également le saccage de boutiques par des bandes de jeunes hommes.

Un véhicule de police stationné face au siège de la wilaya a été incendié par des manifestants. Une vidéo amateur montre l'intervention des pompiers.

Des sources hospitalières citée par TSA affirment qu'au moins une dizaine d'individus ont dû être hospitalisés pour des blessures. Il y aurait des victimes dans les rangs de la police comme parmi les manifestants. D'autres scènes de violences ont eu lieu dans différentes localités alentours, notamment à Baccaro, à Bordj Mira ou encore à Sidi Aich.

L'Algérie, dont la dépendance au pétrole demeure très marquée, doit faire face à une situation économique de plus en plus précaire. Alors que le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika fait l'objet de contestations qui continuent d'être susceptibles de poursuites, les perspectives d'ouvertue économique demeurent insuffisantes selon plusieurs observateurs.