«La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant.» Les mots sont forts et sont signés Emmanuel Macron. Le leader du mouvement En Marche!, qui cherche à succéder à François Hollande à la tête du pays, a loué la politique de Berlin en matière d’immigration. L'Allemagne a accueilli 890 000 réfugiés en 2015 après la décision de la chancelière d'ouvrir les frontières de son pays.
Très critiquée en Allemagne, la chancelière Angela Merkel peut compter sur le soutien de l’ex-ministre de l’Economie de l'Hexagone. Même quand la situation s’avère dramatique. Évoquant l'attentat meurtrier perpétré le 19 décembre sur un marché de Noël de Berlin, Emmanuel Macron juge «admirable» l’«unité sereine avec laquelle la société allemande a réagi à cette attaque».
Macron veut plus d’Europe
«Rien n’est plus faux que l'abjecte simplification» de ceux qui affirment qu'«en ouvrant ses frontières aux migrants, la chancelière aurait exposé l’Europe aux pires dangers, et, aujourd’hui, sa propre capitale», s’est indigné Emmanuel Macron.
Le candidat à l’élection présidentielle veut plutôt suivre le chemin de sa potentielle future homologue. Il refuse catégoriquement «de reconstruire des murs dans une Europe qui en a trop souffert». Il souhaite éviter «les amalgames» faisant notamment référence aux «sinistres violences contre les femmes perpétrées l’an dernier à Cologne».
Emmanuel Macron se fait le partisan d'une «Europe de la souveraineté». Face à la menace terroriste, il appelle à «préserver» les accords de Schengen tout en renforçant «le corps de gardes-frontières européens». Il désire également «développer les accords de coopération avec les grands pays d’émigration et de transit» et «créer un système de renseignement commun».
Seul bémol dans ce concert de louanges à l'égard de la chancelière : «Quand l’Italie affrontait seule l’arrivée des réfugiés à Lampedusa, au point que le pape François s’en est vivement ému, ni la France ni l’Allemagne n’ont été au rendez-vous.»
Le candidat à l'élection présidentielle appelle la France et l'Allemagne à se rapprocher. Selon lui, les deux pays n'ont «jamais eu autant besoin de se témoigner leur solidarité». Il appelle même à ce qu'ils affirment leur «communauté de destin».