Le général Mahmoud Freihat, chef de l'état-major de l'armée jordanienne, a affirmé dans une interview traduite par le Middle East research Media Institute qu'au moins deux camps de réfugiés syriens situés en Jordanie était «sous contrôle de l'Etat islamique». Affirmant que l'armée avait identifié environ 300 combattants jordaniens partis pour rejoindre le Front Al-Nosra ou l'Etat islamique en Syrie, et un très petit nombre en Irak, le général Freihat a souligné que le danger ne se situait pas là selon lui, mais plutôt des Syriens ayant fui leur pays pour trouver refuge dans les camps de Rukban et Hadallat - qui comptabilisent environ 100 000 réfugiés.
«Pour nous, le principal risque est que les djihadistes, une fois expulsés de Mossoul, se rabattent sur la frontière jordanienne», a-t-il déclaré, qualifiant les camps de Rukban et Hadallat de «cellules dormantes de l'Etat islamique». Ce dernier en aurait le contrôle, selon lui, et serait ainsi en mesure d'y trouver du renfort. «Daesh sera dans sa phase finale en 2017», a-t-il ajouté.
«Nous avions jusqu'ici maintenu notre politique d'ouverture des frontières avec la Syrie : mais pour éviter les attaques terroristes lancées depuis ces deux camps, nous devons agir avec la plus grande précaution», a expliqué le général Freihat. Il a tenu à réaffirmer la bonne volonté d'Amman, précisant que «la Jordanie n'a jamais coupé les relations diplomatiques avec l'Irak ou avec le régime syrien». Le seul objectif de l'armée jordanienne est de «combattre le terroriste, où qu'il se trouve», a-t-il ajouté.
La Jordanie, qui compte 10 millions d'habitants, a accueilli environ 1,6 millions de réfugiés dans des camps, dont la plupart fuyaient des zones contrôlées par Daesh en Syrie. Le 18 décembre dernier, dix personnes, dont une touriste canadienne, ont été tuées près d'un site touristique du sud de la Jordanie lors d'attaques perpétrées par des hommes armés soupçonnés d'être liés à l'Etat islamique.