Dans le nord de la Pologne, les autorités de la ville d’Elk, 60 000 habitants, ont demandé le déploiement de forces de police supplémentaires pour assurer l’ordre public après le début de sérieuses émeutes.
Le 1er janvier, entre 200 et 300 personnes se sont en effet rassemblées devant le café Prince Kebab où Daniel, un Polonais de 21 ans, avait été tué le 31 janvier. La police n'a pas révélé la nationalité des quatre suspects qui ont été arrêtés mais des médias polonais ont rapporté qu’il s’agissait de deux Algériens, un Tunisien et un Marocain. Tous étaient employés de ce café.
Le mouvement a rapidement dégénéré, les manifestants commençant à crier des slogans nationalistes et à jeter des pierres sur le café. Après avoir brisé la vitrine, ils ont saccagé l'établissement. La police a tenté de mettre fin à ces violences, mais les manifestants se sont alors retournés contre elle.
25 personnes ont été arrêtés et pourraient être accusées de violation de l’ordre public, a fait savoir le conseiller municipal d’Elk, Michael Tyszkiewicz.
Les sentiments xénophobes ont été ravivés à Elk par un incident dans la nuit du Nouvel An : le 31 décembre, vers 23h, le jeune a lancé un pétard dans le petit établissement, suscitant une bagarre avec les employés étrangers. Il aurait reçu deux coups de couteau mais la cause exacte de sa mort n'est pas encore déterminée, l’autopsie étant prévue pour ce lundi 2 janvier.
Le maire de la ville, Tomasz Andrukiewicz, a appelé ses concitoyens à ne pas inciter à la haine et à respecter le deuil de la famille de Daniel. «Je voudrais demander aux habitants de se calmer et de respecter la tragédie que la famille de Daniel subit. J’ai offert une aide psychologique à sa famille», a-t-il affirmé, selon journal Gazeta Wiadomosci.
Cet incident pourrait provoquer une vague d’attaques contre des entreprises étrangères. Il y a une semaine, dans la ville de Lublin, des inconnus avaient dessiné des graffitis antimusulmans dans le café «Superkebab», dont les propriétaires sont indiens. Parmi les inscriptions, sur les murs et le sol de l'établissement, on pouvait lire : «N*** l’islam» et «N*** Daesh».
La police a entamé une enquêté sur cet incident. Les coupables risquent jusqu'à deux ans d’emprisonnement pour incitation à la haine.