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A Londres, même les tours ont des oreilles

Une vingtaine d'enregistreurs-espions ont été découverts à Londres. Les dispositifs étaient cachés dans de fausses antennes-relais de téléphone. Les autorités ont botté en touche.

«Nous n'allons pas parler de cela parce que les seules personnes qui y ont intérêt ce sont nos ennemis, et je n'ai pas envie de leur donner ce plaisir», a déclaré le commissaire de Scoland Yard, Bernard Hogan-Howe, aux medias britanniques. Fin de non-recevoir embarrassée des autorités qui auraient sans doute préféré se passer de ce scandale.

Les fausses antennes-relais découvertes étaient donc équipées d'un dispositif connu dans le monde des télécommunications sous le nom de «stingray». Un petit boîtier électronique dont le rôle est de capter les conversations téléphoniques et d'aspirer également toutes les données numériques.

Si les autorités ont refusé de dévoiler qui contrôle ces fameuses antennes-relais et dans quel but, l'implication de Scoland Yard dans cette affaire est avancée par les médias. En effet, la police britannique aurait acquis en 2009 les tours sur lesquelles les stingrays ont été retrouvés. 

Plusieurs rapports ont déjà montré par le passé que le gouvernement britannique n'hésitait pas à écouter ses concitoyens. D'ailleurs en mars, un rapport du Comité du renseignement et de la sécurité du parlement britannique a démontré que les espions anglais lisaient, chaque jour, des milliers de communications privées.

La découverte de ces fausses antennes-relais vient donner un peu plus raison à Edward Snowden. Ce lanceur d'alerte américain avait révélé il y a deux ans que les agences de renseignemements américaine (NSA) et anglaise se livraient à une surveillance massive de leurs populations.