Le 1er janvier, plus de 1 000 nationalistes ukrainiens sont descendus dans les rues de Kiev pour défiler, torches à la main, et commémorer le 108e anniversaire de Stepan Bandera, nationaliste ukrainien qui collabora activement avec le régime nazi. Parmi les participants du défilé figuraient des membres des partis radicaux d'extrême droite Svoboda et Pravy Sektor.
Ces nationalistes brandissaient en défilant des drapeaux du parti Svoboda et des bannières lisant : «Le nationalisme est notre religion. Stepan Bandera est notre prophète.» Une jeune fille était en tête du défilé, portant un portrait de Bandera.
Selon l’agence de presse ukrainienne UNIAN, la sécurité du défilé était assurée par la police. La police municipale de Kiev avait annoncé que 700 hommes, dont 250 soldats de la Garde Nationale, assureraient la sécurité de la marche.
Des défilés similaires ont eu lieu dans d’autres villes ukrainiennes.
Stepan Bandera est un personnage controversé de la Seconde Guerre mondiale qui dirigeait l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et coopérait avec les troupes nazies. En 1941, il avait appelé les Ukrainiens à aider le IIIe Reich pour se battre contre le gouvernement soviétique et lutter contre l’Armée rouge dans l’Ouest de l’Ukraine. Il avait finalement été arrêté par ses alliés nazis et envoyé en camp de concentration. Libéré en 1944, Bandera essaya de miner la politique de l’Union soviétique depuis l'Allemagne avant d'être tué en 1959.
En 2010, l’ancien président ukrainien Victor Iouchtchenko avait accordé le titre de «Héro de l’Ukraine» à Stepan Bandera à titre posthume. Cette décision avait été bloquée par la Cour administrative de Donetsk, ce que Iouchtchenko avait qualifié de «grave erreur».
La Russie a condamné à de nombreuses reprises les tentatives de Kiev de blanchir les noms de nationalistes ayant coopéré avec les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.