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La droite en Israël s'en prend à Kerry et mise sur Trump

La droite israélienne a dénoncé les propositions du secrétaire d'Etat sortant John Kerry pour un règlement du conflit avec les Palestiniens et affirmé miser sur l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump pour enterrer l'idée d'un Etat palestinien.

La crise entre Israël et l'administration de Barack Obama a culminé avec le plaidoyer de John Kerry pour une solution à deux Etats et sa condamnation de la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés, qui met en péril, selon lui, une telle solution. 

Les tensions avait été déjà renforcées entre les deux pays le 23 décembre, lorsque les Etats-Unis s'étaient abstenus lors d'un vote du Conseil de sécurité de l'ONU, permettant l'adoption d'une résolution contre la colonisation israélienne, l'un des principaux obstacles au processus de paix, au point mort depuis 2014.

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Le Premier ministre israélien et chef du Likoud, Benjamin Netanyahou, s'est empressé de dénoncer le discours «biaisé, contre Israël» de John Kerry qu'il a accusé d'être «obsédé» par la question des colonies.

Il a également exprimé l'espoir que l'administation Obama ne provoquerait pas «de nouveaux dégâts à l'ONU». Il faisait ici allusion à un scénario évoqué par les médias selon lesquels, le plan présenté par John Kerry pourrait servir de référence le 15 janvier lors de la conférence internationale organisée à Paris, puis comme base à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité avant le 20 janvier, date d'accès au pouvoir de Donald Trump.

«Je veux travailler avec la prochaine administration américaine pour renforcer la sécurité de nos deux pays. Un Israël puissant est un atout pour les Etats-Unis et une garantie de stabilité au Moyen-Orient», a déclaré Benjamin Netanyahou lors d'une visite dans une base aérienne.

L'aile dure du gouvernement, composée de faucons du Likoud et de ministres du parti nationaliste religieux Foyer juif, a été encore plus loin jeudi 29 décembre dans ses critiques.

«Secrétaire d'Etat américain sortant John Kerry, proposez donc de partager Washington ! Jérusalem était la capitale de l'Etat juif il y a 3 000 ans et le restera dans les 3 000 prochaines années et pour toujours», a lancé la ministre de la Culture Miri Regev, membre de l'aile droite du Likoud, sur sa page Facebook.

L'annexion par Israël de la partie orientale de Jérusalem, occupée depuis 1967, n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

La Palestine «retirée de l'agenda»

Les principaux dirigeants de la droite dure disent ouvertement miser sur l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche pour réaliser leurs plans d'annexion de la plus grande partie de la Cisjordanie occupée.

Cette idée, longtemps cantonnée aux discussions internes des cercles de la droite nationaliste religieuse, est de plus en plus évoquée publiquement, une reprise des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens semblant très éloignée.

Pour le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett, chef de file du Foyer juif, avec la prise de fonction de Donald Trump «la Palestine sera retirée de l'ordre du jour» tout en prônant une solution qui impliquerait l'annexion d'une grande partie de la Cisjordanie.

Juste avant le discours de John Kerry, Donald Trump avait apporté son soutien à l'Etat hébreu, traité selon lui «avec un total mépris». 

«Reste fort Israël !»

Les Israéliens «étaient habitués à avoir un grand ami aux Etats-Unis, mais ce n'est plus le cas. Le début de la fin a été cet horrible accord avec l'Iran sur le nucléaire, et maintenant (l'ONU)! Reste fort Israël, le 20 janvier est très proche!», a dit le président élu.

Benjamin Netanyahou l'a remercié sur son compte Twitter.

Les commentateurs israéliens remarquaient cependant jeudi 29 décembre que Donald Trump avait jusqu'à présent évité de se prononcer sur la question de la colonisation israélienne.

La paix entre Israël et la Palestine ne peut être négociée en se focalisant uniquement sur la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés, a de son côté estimé jeudi le gouvernement britannique. Sans faire directement référence aux déclarations de John Kerry, cette prise de position britannique apparaît comme une critique du discours du secrétaire d'Etat américain. 

La colonisation est considérée par la communauté internationale comme un obstacle majeur à la paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien.

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a rappelé après le discours de John Kerry, qu'elle était prête à reprendre les négociations «à la minute où Israël accepterait de cesser» la colonisation.

Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est.