Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre les différentes parties en Syrie, préparant la voie vers des négociations de paix qui se tiendront à Astana, au Kazakhstan.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moualem s’est montré optimiste quant à l’accord, assurant qu’il y avait une «réelle chance» de résoudre la crise en Syrie. Il a par ailleurs invité les rebelles à prendre leur distance vis-à-vis de Daesh et du groupe djihadiste Front Fatah al-Cham, proche d’al-Qaïda et anciennement baptisé Front al-Nosra.
De son côté, le président syrien Bachar el-Assad a confié à son homologue russe Vladimir Poutine qu’il était prêt à observer le cessez-le-feu, a rapporté le Kremlin dans un communiqué de presse. Les deux dirigeants, qui se sont contactés par téléphone, ont convenu que les négociations de paix seraient «une étape importante vers la résolution totale de la crise».
«Il n'y a pas de doute sur le fait que les accords conclus sont fragiles et exigent une attention spéciale et de l'aide afin d'être préservés et développés. Néanmoins, c'est le résultat de notre travail collectif, les efforts du ministère de la Défense, du ministère des Affaires étrangères et de nos partenaires de la région», a déclaré le président russe.
«Trois documents ont été signés : le premier est entre le gouvernement syrien et l'opposition armée sur le cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire syrien», a déclaré le président russe, en précisant qu'un autre document porte sur des négociations de paix.
«Je suis d'accord avec la proposition du ministère de la Défense sur une réduction de notre présence militaire en Syrie», a poursuivi Vladimir Poutine, tout en soulignant que la Russie allait «poursuivre absolument la lutte contre le terrorisme international» et «soutenir le gouvernement légitime syrien» dans cette lutte.
La Syrie et l'opposition armée adhèrent au cessez-le-feu
L'armée arabe syrienne a confirmé un cessez-le-feu total à partir de minuit, mais a précisé que Daesh ainsi que Fateh al-Cham (ex Front al-Nosra) et tous les groupes djihadistes affiliés, en seraient exclus.
Mais Zakaria Malahifji, porte-parole du groupe islamiste Fastaqim, a déclaré à Reuters que les zones contrôlées par Fateh al-Cham seraient aussi protégées par la trêve.
La coalition de l'opposition, qui regroupe sept différentes factions comprenant environ 60 000 combattants a, elle, annoncé son soutien au cessez-le-feu. «La coalition nationale apporte son soutien à l'accord, et appelle toutes les parties à s'y soumettre», a déclaré son porte-parole Ahmad Ramadan.
Une «opportunité historique» ?
«L'envoyé spécial salue l'annonce d'un cessez-le-feu général entre le gouvernement syrien et les groupes d'opposition armée», a indiqué l'équipe de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura dans un communiqué, ajoutant qu'il espérait que l'accord «faciliterait l'apport d'aide humanitaire» dans le pays ravagé par la guerre.
Recep Tayyip Erdogan a lui qualifié l'accord d'«opportunité historique» pour mettre fin au conflit. «Il faut à tout prix ne pas rater cette opportunité [...] C'est une opportunité historique», a déclaré le président turc lors d'une conférence de presse à Ankar.
Washington a salué une «évolution positive» et espéré que l'accord soit respecté. «Les informations relatives à un cessez-le-feu dans la guerre civile en Syrie représentent une évolution positive [...]. Tout effort pour arrêter la violence, épargner des vies et créer les conditions pour une reprise de négociations politiques constructives est le bienvenu», a réagi le porte-parole de la diplomatie américaine Mark Toner.
Pourle chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, «il y a une véritable opportunité pour trouver une solution politique à la crise en Syrie qui mette fin à l'effusion de sang». Il a également ajouté que les rebelles devaient se distancier de l'Etat islamique et de l'ancien Front al-Nosra.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a de son côté annoncé le début de préparatifs aux négociations de paix sur le règlement du conflit syrien qui doivent avoir lieu prochainement à Astana, la capitale du Kazakhstan, à l'initiative de la Russie.
«Nous commençons avec les Turcs et les Iraniens à préparer la rencontre à Astana», a-t-il annoncé, alors qu'Ankara et Téhéran ont affiché leur volonté d'être, avec Moscou, garants d'un éventuel accord de paix entre le régime syrien et l'opposition qui pourrait être conclu au Kazakhstan.
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