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Kerry présentera sa vision du processus de paix israélo-palestinien

Le secrétaire d'Etat américain sortant John Kerry présentera dans un grand discours sa «vision complète» du processus de paix israélo-palestinien, toujours dans l'impasse, a annoncé le porte-parole de la diplomatie américaine.

«Nous ne l'avons pas laissé tomber et nous ne pensons pas que les Israéliens et les Palestiniens doivent également l'abandonner», a déclaré Mark Toner à des journalistes, dans un contexte de tensions entre Washington et Israël.

Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis présidés par Barack Obama, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier, n'ont pas mis leur veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies israéliennes en territoire palestinien.

Les Etats-Unis, le plus important allié d'Israël, ont traditionnellement servi de bouclier diplomatique à l'Etat hébreu mais, frustrés par des années d'efforts diplomatiques, ils ont justifié leur abstention par l'impact de la colonisation sur la recherche de la paix au Proche-Orient.

L'administration Obama entend néanmoins continuer à faire pression sur les dirigeants israéliens et palestiniens pour qu'ils prennent des mesures concrètes afin de relancer le processus de paix et avancer vers une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie américaine pense que «c'est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d'Etat, de présenter ce qu'il pense être le chemin vers une solution à deux Etats», selon Mark Toner.

John Kerry prononcera ce discours au département d'Etat devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.

Le texte adopté le 23 décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU exhorte Israël à «cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en Territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est» et affirme que les colonies «n'ont pas de valeur juridique».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le président américain Barack Obama, s'en était pris à l'administration américaine et l'avait accusée d'avoir fait «un coup anti-israélien honteux aux Nations unies».

Benjamin Netanyahu a ensuite convoqué et rencontré dimanche l'ambassadeur américain Daniel Shapiro.

Le 26 décembre, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis Ron Dermer a indiqué que les preuves du rôle actif des Américains en amont de l'adoption de la résolution de l'ONU défavorable à Israël seraient remises à l'administration de Donald Trump, qui entre en fonctions le 20 janvier.

Le président élu Donald Trump a lui promis qu'après sa prise de fonction, «les choses seraient différentes» à l'ONU.

La colonisation est vue par la majeure partie de la communauté internationale comme un frein important au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à l'Etat auxquels les Palestiniens aspirent.