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10 000 internautes turcs font l'objet d'une enquête dans le cadre de la lutte contre le terrorisme

Après le coup d'Etat avorté de juillet 2016 et l'attentat contre l'ambassadeur russe à Ankara, la Turquie emprunte la voie d'une lutte contre le terrorisme sans compromis, au risque de se voir accusée de restreindre l'accès à l'information.

Les autorités turques enquêtent sur 10 000 personnes soupçonnées d'activités «terroristes» ou d'«injure» aux responsables gouvernementaux sur les réseaux sociaux, auxquels l'accès a été fortement perturbé cette semaine, a indiqué samedi le ministère de l'Intérieur.

Ces enquêtes s'inscrivent dans le cadre de la «lutte contre le terrorisme, qui se poursuit avec détermination partout, y compris sur les réseaux sociaux», a précisé le ministère dans un communiqué.

Après une tentative de coup d'Etat en juillet, les autorités turques ont déclaré l'état d'urgence et lancé des purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude de défenseurs des droits de l'Homme, qui accusent Ankara de réprimer les voix d'opposition.

Plus de 1 600 personnes accusées de «propagande ou apologie du terrorisme», ou encore d'«injure aux responsables de l'Etat», ont été placées en détention au cours des six derniers mois, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Les autorités turques sont régulièrement accusées de restreindre l'accès aux réseaux sociaux en Turquie après certains événements, comme des attentats, pour empêcher la circulation d'informations susceptibles de «porter atteinte à la sûreté de l'Etat».

Ainsi, l'accès aux réseaux sociaux a été fortement perturbé après l'assassinat, lundi, de l'ambassadeur en Russie à Ankara. Et Twitter et YouTube tournaient au ralenti depuis la publication, jeudi soir, d'une vidéo dans laquelle le groupe Etat islamique affirme avoir brûlé vifs deux soldats turcs.