Quelques jours après le sommet du Groupe des sept (G7) des 6 et 7 juin à Munich, on s'attendait à ce que le président russe s'exprime à ce sujet.«Il n'y a pas de relations [entre la Russie et le G7]», a souligné Vladimir Poutine, louant toute fois les vertus de la coopération bilatérale avec chaque pays membre du club. De plus, Vladimir Poutine assure que «la Russie continue de négocier avec ses partenaires occidentaux dans le cadre d’autres organisations plus efficaces», en citant comme example le G20, l'Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS.
La question des migrants libyens était également au menu de la rencontre de deux dirigeants. L’Italie éprouve de plus en plus de problèmes avec l’afflux de migrants provenant des côtes libyennes. Selon le président russe, la situation actuelle en Libye provient l’intervention militaire de l’OTAN. «La désintégration de l’Etat libyen est la conséquence de l’intervention militaire en 2011», a estimé Vladimir Poutine. Les deux dirigeants se sont dits prêts à discuter de ce problème dans le cadre des institutions internationales, notamment dans le cadre du Conseil de Sécurité de l’ONU. Matteo Renzi a même plaisanté que l’Italie «a un grand besoin de l’aide de Sergueï Lavrov concernant les questions libyennes, sinon il ne sera pas invité au déjeuner».
Les deux dirigeants ont aussi évoqué la question du conflit en Ukraine, source des tensions entre la Russie et l’Occident. Selon Matteo Renzi, les parties du conflit doivent suivre les accords de Minsk pour régler le conflit. Vladimir Poutine partage ce point de vue et trouve qu’«il n’y a pas d’alternative au règlement pacifique du conflit», bien que les accords ne soient pas totalement respectés par les parties au conflit.
L'Italie reste un des partenaires européens principaux de la Russie, mais les sanctions freinent leur coopération bilatérale. Vladimir Poutine et Matteo Renzi ont mentionné cette question, mais les deux dirigeants n’ont pas discuté de la question de la levée des sanctions, ils s’accordent néanmoins à dire qu’elles sont nuisibles à la coopération entre les deux pays. Certaines sociétés italiennes ont des projets bilatéraux avec la Russie, mais «ces projets sont maintenant suspendus à cause des mesures restrictives sur plusieurs institutions financières russes», a dit Vladimir Poutine.
La Russie effectue dorénavant un programme de substitution d’importations et «c’est, dans une certaine mesure, une bonne chose pour l’économie de la Russie», s'est félicité le président russe. Mais globalement, cela fait du mal à la coopération entre les deux pays, a indiqué Vladimir Poutine. Dans le domaine militaire uniquement, les pertes des compagnies italiennes se sont élevées à un milliard d’euros à cause des mesures restrictives, alors que le secteur n’est pas si développé entre l’Italie et la Russie.
Cette conférence de presse s’est tenue après la rencontre bilatérale entre Matteo Renzi et Vladimir Poutine, qui ont assisté à l’Expo 2015, en visitant, notamment, le pavillon russe. A son programme, Vladimir Poutine a également une rencontre de prévue avec le Pape François où seront discutées questions politiques et économiques et il rendra ensuite visite à Silvio Berlusconi, l'ancien Premier ministre italien.