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L'Ukraine veut bloquer et poursuivre Booking.com pour ses logements repertoriés en Crimée

Le parti majoritaire au parlement ukrainien a proposé une loi visant à bloquer l'accès aux logements situés en Crimée répertoriés par le site néerlandais d'hébergement en ligne Booking.com et a engagé des poursuites judiciaires à son encontre.

Pas de chance pour ceux qui voudront chercher un logement en Crimée. Considérant le rattachement de la Crimée à la Russie comme illégal, la majorité au pouvoir au parlement a décidé de prendre des mesures. 

Dans sa ligne de mire, le site néerlandais d'hébergement en ligne Booking.com, dont il souhaite bloquer l'accès concernant les logements situés en Crimée. 

Comme le rapporte le bureau du procureur ukrainien de la République autonome de Crimée, une enquête préliminaire à des poursuites judiciaires a commencé, afin de mesurer la «contribution de Booking.com à l'acquisition illégale de propriétés et pour son assistance dans la violation des procédures d'entrée et de sortie de ce territoire temporairement occupé». 

Les Pays-Bas sommés de réagir

Selon le procureur ukrainien, l'initiative de cette requête revient au député du Front populaire Grigory Logvinsky. Le député a affirmé que Booking.com pourrait être bloqué en Ukraine pour sa «participation au trafic de biens volés», et a également demandé que l'entreprise verse des indemnités compensatoires pour l'obtention de ce qu'il qualifie de «fonds obtenus illégalement». 

«J'ai l'espoir que les très civilisés Pays-Bas, qui considèrent l'Ukraine comme indigne d'être membre de l'Union européenne, ne manqueront pas de remarquer l'éléphant dans le salon, et agiront en conséquence à l'encontre de ce violateur du droit national et international» a écrit Grigory Logvinsky sur sa page Facebook. 

Interrogé par le média russe RBC, Booking.com ne semble pas soucier de ces menaces, et explique qu'en tant que société hollandaise, le site se plie à toutes les sanctions établies par l'UE et le gouvernement néerlandais concernant la Crimée. 

La société précise par ailleurs qu'elle a volontairement adapté son site, afin que les utilisateurs puisse se loger en Crimée uniquement si l'objet de leur voyage n'est pas le «voyage de loisirs», et qu'elle ne donne pas à la Crimée d'identifiant pays. 

Le rival américain de Booking.com, Airbnb, ne propose quant à lui pas de logement sur la péninsule. 

La Crimée a rejoint la Fédération de Russie après le référendum populaire d'autodétermination de mars 2014.