La guerre de l'information se poursuit en Syrie alors que l'opération d'évacuation d'Alep bat son plein. La police égyptienne a tué dans l'œuf une histoire qui aurait pu être en Une des journaux occidentaux.
Elle a interpellé plusieurs personnes qui étaient en train de mettre en scène des photos d'une petite fille blessée, qu'ils avaient l'intention d'utiliser sur les réseaux sociaux pour illustrer les ravages de la guerre à Alep en Syrie, selon le ministère égyptien de l'Intérieur.
«L'équipe de tournage qui comprend les assistants du photographe et les parents de l'enfant est détenue dans la province de Port Said», a expliqué le ministère sur Facebook.
Le ministère raconte que la police est tombée par hasard, lors d'une patrouille, sur le tournage qui avait lieu dans un bâtiment détruit. Ils ont été intrigués par une petite fille qui portait une robe blanche recouverte de «sang», qui s'avérera finalement être de la peinture. Elle tenait dans ces mains un ours en peluche taché du même «sang» et avait les bras bandés.
La diffusion de fausses informations est loin d'être une première dans le conflit syrien. Il y a quelques jours, la journaliste de RT Anissa Naoui démontait les témoignages des civils d'Alep repris en boucle par les médias occidentaux. Elle expliquait qu'il ne s'agissait pas de simples civils mais en fait de blogueurs et de journalistes.
La photo d'une «petite fille qui court pour survivre» alors que «toute sa famille a été tuée» avait également fait le tour du web. Le message de l'internaute partagé des milliers de fois précisait non sans ironie que «ce n’est pas Hollywood, c’est la réalité en Syrie». Il s'agit pourtant d'une image tirée du tournage d'un clip de la chanteuse libanaise Hiba Tawaji.
Les médias turcs ont largement repris ces jours-ci une vidéo diffusée par les rebelles, intitulée : «Les massacres ont commencé en pleine rue à Alep». Ils pensaient dénoncer l'exécution sommaire de civils que l'armée syrienne serait en train de perpétrer à Alep. Si la vidéo montre bien des soldats syriens, une recherche rapide permet de constater qu'elle date de 2012.