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Le FPÖ autrichien se rapproche du parti de Vladimir Poutine

Le parti anti-immigration autrichien FPÖ a annoncé le 19 décembre avoir conclu un contrat de coopération avec le parti Russie unie du président Vladimir Poutine. Différents domaines allant de la jeunesse aux questions internationales sont concernés.

La visite de la délégation du FPÖ en Russie aura porté ses fruits. Heinz-Christian Strache, secrétaire général de la formation souverainiste autrichienne a signé un texte commun avec des dirigeants de Russie unie, le parti au pouvoir. Le communiqué diffusé le 19 décembre nous apprend que cet accord prévoit une coopération accrue «à différents niveaux, de la jeunesse et des étudiants aux organisations régionales en passant par les questions internationales».

Dans le sillage de plusieurs parlementaires européens, Heinz-Christian Strache a appelé à une levée des sanctions internationales qui frappent la Russie depuis le rattachement de la Crimée à la Fédération en 2014 . Il les a notamment qualifiées de «dommageables économiquement et inutiles».

Du côté de Russie unie, on s’est également réjoui de cet accord. Sergueï Jelezniak, le secrétaire général adjoint du parti, a affirmé vouloir «contribuer au renforcement du partenariat entre nos partis et nos pays», notamment dans le domaine des «valeurs traditionnelles».

Haro sur le FPÖ

Cette signature intervient à un moment ou plusieurs responsables importants aux Etats-Unis et en Europe, dont le président américain élu Donald Trump et le candidat de droite à la présidentielle française François Fillon, plaident pour un rapprochement avec Moscou.

En Autriche, ce déplacement en Russie, auquel participait Norbert Hofer, candidat malheureux de la récente élection présidentielle, a beaucoup fait parler. L’attaque la plus virulente est venue des sociaux-démocrates du chancelier Christian Kern. Ils n’ont pas hésité à parler d'«aliénation mentale». A l’instar du Front national en France, certains observateurs accusent le FPÖ d’être en partie financé par la Russie. Les sociaux-démocrates parlent d'un «scandale de premier ordre» s’il était avéré. Jusqu’à aujourd’hui, aucune preuve d’un tel financement n’a été produite.

Les Verts dénoncent eux «une cinquième colonne de Poutine en Europe». «La Russie cherche [...] à déstabiliser l'Europe à son profit depuis l'intérieur. On peut se demander si le FPÖ perçoit de l'argent pour cela», se sont-ils interrogés.

Même les conservateurs de l’ÖVP voient ce rapprochement entre le FPÖ et Russie unie d’un mauvais oeil. «Le rôle de la Russie tant en Ukraine qu'en Syrie doit être considéré de façon très critique», a souligné Reinhold Lopatka, l’un des dirigeants de la formation.

Lors du second tour de l’élection présidentielle autrichienne le 4 décembre, Norbert Hofer avait recueilli 46,2% des voix.