Un total de 1 600 véhicules doit être stocké dans un complexe de six dépôts dans le village d’Eygelshoven à la frontière belgo-allemande. Le site d’Eygelshoven a été ouvert en 1985, lors de la guerre froide,et devait permettre aux troupes américaines de répondre plus rapidement en cas d'attaque soviétique.
Des chars Abrams, des véhicules Bradley et de l’artillerie Paladin arriveront aux Pays-Bas dans le cadre d’un plan, approuvé par le Congrès américain, d’augmentation des capacités militaires de l’OTAN en Europe. Des sites de stockage doivent être également rouverts en Pologne, en Belgique et en Allemagne.
Le National Defense Authorization Act adopté par le Congrès le 8 décembre, mais pas encore signé par Barack Obama valide un plan de dépenses de 3,4 milliards de dollars pour le renforcement de la défense européenne. Les pays baltes et la Pologne se sont dits alarmés par la crise en Ukraine et craignent une «agression russe».
«En visitant les pays baltes, j’ai pu le ressentir moi-même. Vous pouvez sentir l’ambiance tendue qui règne à la frontière russe. Mais les activités militaires russes ne sont pas une inquiétude seulement pour nos alliés de l’Est. Elles sont aussi une inquiétude pour nous», a déclaré le chef d’état-major de la défense néerlandaise, le général Tom Middendorp en justifiant ce déploiement d’armes américaines sur le territoire de son pays.
En attendant, le ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, a annoncé le 14 décembre que 4 000 militaires américains seraient déployés dans la ville polonaise de Zagan en janvier. En novembre dernier, Washington avait envoyé 600 conteneurs de munitions en Allemagne, la plus grande livraison en plus de 20 ans.
Le renforcement de l’OTAN ne se limite pas à des livraisons d’armes et à l'augmentation du contingent. L’Alliance procède à des manoeuvres de grande envergure dans l’Est de l’Europe. En juin dernier, l'exercice Anaconda a eu lieu en Pologne, impliquant la participation de 31 000 militaires venant de de 24 pays pendant dix jours.
La Russie a prévenu l’Alliance à plusieurs reprises du fait que ses manœuvres agressives à proximité du territoire russe pourraient porter atteinte à la sécurité régionale. «Les exercices de l’OTAN modifient l’essence de la sécurité militaire dans les régions voisines de la frontière russe», avait déclaré en octobre dernier le représentant russe auprès de l’OTAN, Alexandre Grouchko.