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Piratage des emails du Comité national démocrate : Barack Obama annonce des représailles

La Maison Blanche a mis en cause Vladimir Poutine dans les piratages informatiques ayant perturbé l'élection présidentielle. Le président Obama lui-même a annoncé des représailles, aggravant un peu plus les tensions avec Moscou.

Barack Obama, qui s'exprimera le 16 décembre à 14h15 (19h15 GMT) lors d'une conférence de presse, avant de s'envoler pour ses vacances à Hawaï, devrait être longuement interrogé sur les cyberattaques qui ont visé les emails du Comité national démocrate.

Une certitude, les Etats-Unis ne resteront pas sans réagir, a déjà annoncé le président Obama dans un entretien à la radio NPR qui sera diffusé le 16 décembre et dont des extraits ont été rendus publics dans la soirée du 15 décembre : «Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons agir», a plaidé Barack Obama.

«Et nous le ferons, quand et où nous le déciderons», a-t-il affirmé, ajoutant de manière énigmatique que certaines de ces représailles seraient explicites et publiques, tandis que d'autres le seraient moins.

Si le président Obama n'a pas mentionné Vladimir Poutine dans cet entretien, l'un de ses proches conseillers, Ben Rhodes, l'a fait le 15 décembre sur la chaîne MSNBC : «Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent au sein du gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant, [...] , en dernier ressort, Vladimir Poutine est responsable des actions du gouvernement russe.»

Moscou : les USA doivent fournier des preuves des cyber attaques ou cesser d’en parler

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a commenté les déclarations du gouvernement américain accusant sans cesse la Russie des piratages. «Il faut soit cesser d’en parler, soit fournir enfin des preuves. Sinon, tout cela a l’air indécent», a-t-il fait remarquer.

Moscou a toujours rejeté avec virulence les accusations visant Vladimir Poutine. Le porte-parole du Kremlin les avait qualifiées d'«absurdes». Et le président Vladimir Poutine avait lui-même déclaré que les Etats-Unis n’étaient pas une république bananière où le choix du peuple pouvait être influencé.

La CIA intervient

Le 9 décembre, le président américain avait ordonné aux services secrets de préparer «un examen complet» sur les cyberattaques liées aux élections. Ce rapport ne doit pas être communiqué au public et doit être prêt avant son départ de la Maison Blanche.

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Juste après cet ordre de Barack Obama, un rapport de la CIA a fuité dans la presse, selon lequel la Russie avait interféré dans la présidentielle américaine pour aider Donald Trump à gagner. «La communauté du renseignement estime que l'objectif de la Russie était de favoriser un candidat par rapport à un autre, d'aider Trump à être élu», a confié au journal américain un responsable de la CIA. Des accusations que l’équipe de Donald Trump a immédiatement rejetées, jugeant que les analystes qui y sont parvenus étaient «les mêmes que ceux qui disaient que Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive».

Pourtant, les allégations de la CIA ne font pas l’unanimité au sein des agences du renseignement américain. Le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) et le FBI ne partagent pas les conclusions de la CIA sur l’implication de la Russie dans le piratage des emails.

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L’agence de renseignement américain a même été l'objet d'un meme sur internet suite à leurs accusations continues de piratage russe. Des internautes ont même créé un hashtag #RussianHack qui se moque des tentatives de faire de la Russie un bouc émissaire.

Des dizaines de milliers de messages de responsables démocrates et du président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, ont été piratés et mis en ligne en 2016, notamment dans le dernier mois avant le scrutin. La Maison Blanche s'est indignée que des médias américains aient pu diffuser des informations sur le contenu des emails piratés de la campagne d’Hillary Clinton, les qualifiant d’«armes du renseignement russe».