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Belmokhtar, le chef borgne d'AQMI que l'armée française pensait avoir tué, serait toujours vivant

Des sources affirmaient que «le borgne» était mort dans un raid de l'armée française en Libye fin novembre. Les autorités algériennes, après avoir interrogé un infirmier l'ayant soigné, en sont désormais persuadées : Mokhtar Belmokhtar vit toujours.

C'est un infirmier nigérien, arrêté puis interrogé par les services de renseignement algériens au mois de décembre 2016 qui l'affirme : Mokhtar Belmokhtar, le chef algérien du groupe Al-Mourabitoune (rattaché à Al-Qaïda au Maghreb islamique, AQMI), ne serait pas mort, mais simplement blessé. L'infirmier aurait assisté un médecin de Ghadamès, oasis du sud de la Libye, dans l'opération du chef de guerre qui souffrirait selon lui «de graves blessures au dos, de brûlures au deuxième degré et d'une blessure au pied causé par un éclat d'obus» qui l'immobiliseraient. 

Cette information viendrait démentir la mort annoncée de celui que l'on surnomme «al Belaouarl» (le borgne) depuis la perte d'un œil au début des années 1990 lorsqu'il combattait aux côtés des moudjahidines en Afghanistan. En effet, le 27 novembre 2016, des officiels américains cités par le Wall Street Journal affirmaient que Mokhtar Belmokhtar avait été tué au cours d'un raid aérien effectué par l'armée française dans le sud-ouest de la Libye.

Un autre indice porterait à croire que Belmokhtar serait toujours en vie : dans un de ses derniers communiqués, le groupe Al-Mourabitoune revendiquait l’attaque d'une position de l’armée malienne le 11 novembre dernier, sans même évoquer la disparition de son chef charismatique. De plus, selon une source locale citée par le Middle East Eye, «des milices toboues et des milices pro-gouvernementales, également à la recherche de Belmokhtar, se sont mises en mouvement ces derniers jours au sud-ouest de la Libye».

Mokhtar Belmokhtar est un combattant islamiste actif depuis près de 25 ans, notamment en Afghanistan et au Maghreb. C'est dans cette dernière région qu'il est parvenu à fédérer les djihadistes algériens et Al-Qaïda afin de fonder le groupe AQMI en 2007. Depuis plusieurs années, les organisations AQMI et Al-Mourabitoune coopèrent régulièrement pour mener des actions terroristes souvent très meurtrières en Afrique du Nord