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Texas : «J’ai cru qu’il allait tirer», raconte un témoin de l’interpellation scandale

Un adolescent blanc qui a filmé la vidéo de l’interpellation musclée d’une ado afro-américaine au Texas a avoué que son cœur s’était glacé lorsqu’il a vu un policier sortir son arme et menacer ses amis noirs. L’agent a été suspendu.

Le débat public continue toujours alors que la vidéo de l’incident à McKinney au Texas s’est répandue dans le monde entier. La vidéo mise en ligne le 5 juin montre des agents de la police locale qui encerclent un groupe d’adolescents. L’un deux met ensuite violemment à terre une jeune fille noire vêtue d’un bikini et menace ses amis d’un pistolet.

Brandon Brooks, 15 ans, qui filmé la scène, a déclaré aux journalistes lundi qu’il croyait que le racisme était l’une des raisons possibles de la violence des policiers.

«Je sens que c’est la vérité. Je n’étais pas le seul blanc parmi les ces adolescents, et vous pouvez voir que quand le policier ordonne à tout le monde de s’asseoir par terre, il fait comme s’il ne me remarquait pas, et ne s’adresse qu’à mes amis afro-américains», a expliqué le jeune homme aux journalistes de l’émission NewsFix de la chaîne KDAF-TV de Dallas.

«J’ai trouvé que c’était tout à fait déplacé», a ajouté Brooks, en se rappelant d’une de ses copines qui a été jetée à terre par un policier. «Tout ce qu’elle faisait était de parler à ses amis à propos de cette situation. (…) Elle a la liberté de parole et c’était inapproprié de la jeter par terre», a estimé l’adolescent.

Brandon Brooks a encore raconté qu’il s’agissait tout simplement d’une fête d’ados à la piscine municipale, où tout le monde s’amusait, mais l’officier de police s’est conduit d’une façon «très effrayante». «Lorsqu’il a sorti son pistolet, mon cœur s’est glacé parce que j’ai cru qu’il allait tirer sur ce gamin», se rappelle Brandon Brooks.

Des parents, des activistes et des prêtres locaux ont tenu une conférence de presse devant les quartier général du département de la police de McKinney, réclamant le licenciement du policier responsable.

«Nous espérons et prions pour que le chef de la police et le maire de cette ville traitent cette situation en licenciant cet officier, mais aussi en lui retirant son permis, parce que son comportement a été tout simplement raciste», a souligné le prêtre Ronald Wright devant les journalistes.

La porte-parole de l’administration de McKinney Anna Clark a confié à Associated Press (AP) que l’officier, identifié comme David Eric Casebolt, avait été suspendu de ses fonctions.

«Certaines inquiétudes ont été exprimées à propos de la conduite de l’un de nos officiers», a répondu le chef de la police de McKinney, Greg Conley, dimanche lors d’une conférence de presse. «Le département de police de McKinney reste attaché au traitement égal de tous les citoyens conformément à la loi. Nous sommes attachés à la préservation de la paix et de la sécurité de notre communauté pour tous nos citoyens».

La branche texane de l’Union américaine pour les libertés civiles demande à la police de révéler la totalité du rapport de police et le contenu de l’appel au 911 qui a provoqué l’intervention de la police à la fête de la piscine municipale. Dans une déclaration publiée lundi, le groupe a estimé que l’incident «semble être un exemple classique d’utilisation abusive de la force».

Le 8 juin, environ 500 manifestants ont marché dans les rues de McKinney au Texas pour protester contre comportement brutal de l'agent de police envers une adolescente afro-américaine et ses amis. Les manifestants ont rejoint la piscine municipale (Craig Ranch North Community Pool) où l’incident a eu lieu, invitant le gouvernement à dispenser une formation à tous les policiers américains pour éviter ces brutalités policières et les actes racistes.