Des tensions entre les agences de renseignement sont en train de se faire jour outre-Atlantique. Dans ce qui semble être une rupture interne sans précédent dans l’histoire des services de renseignements aux Etats-Unis, le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) – l’organisation qui supervise les 17 agences de renseignement – a fait savoir qu’il ne pouvait pas accepter les conclusions de la CIA sur la supposée ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine.
L'organisation a pris soin de ne pas désavouer les conclusions de la CIA tout en montrant son désaccord. Trois responsables de l’ODNI ont expliqué à Reuters sous couvert d’anonymat : «l’ODNI ne dit pas que [la CIA] a tort, mais seulement qu'elle ne peut prouver l’intention [de la Russie]. Evidemment qu’elle ne peut pas, étant donné qu’elle n’avait pas d’agent sur place à Moscou lors de la prise de décision.»
En réponse aux spéculations de la CIA, un des responsable poursuit : «C’est un argument bien faible sur lequel baser un jugement analytique», soulignant que leur conclusion n’est fondée que «sur le fait que des entités russes ont piraté les partis démocrate et républicain, et que seules les informations concernant les démocrates sont sorties».
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Les trois responsables ont ajouté que le FBI, qui est obligé d’avancer des preuves devant un tribunal pour faire valoir ses arguments, a de la même manière refusé d’accepter l’analyse de la CIA qui se base sur une déduction.
Dans une lettre envoyée à James Clapper, le directeur de l'ODNI, le président de la House Intelligence Committee, Devid Nunes se dit «consterné» de ne pas avoir été informé de la différence de point de vue entre la CIA et le FBI. Il a ajouté qu'il souhaitait de toute urgence recevoir un briefing en présence des responsables des deux agences sur les dernières informations dont elles disposent sur le piratage russe pendant la campagne électorale. Particulièrement après que James Clapper a affirmé en novembre que les services de renseignements «n'avaient pas une bonne vision» des liens entre la Russie et Wikileaks.
Ces derniers rebondissement donnent du poids à la réponse cinglante de Donald Trump aux accusations de la CIA : «Ce sont les mêmes personnes [la CIA] qui affirmaient que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive en Irak.»
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