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Gentiloni : la Russie doit avoir la garantie que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’est pas réaliste

Moscou doit obtenir des garanties sur le fait que l’Ukraine ne rejoindra pas l’OTAN après que le président russe a déclaré qu’il n’avait «pas d’intentions agressives», a estimé le ministre italien des Affaires étrangères.

«Je crois que la Russie doit être rassurée sur un point, qui est que l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN n’est pas une option réaliste», a déclaré Paolo Gentiloni, le ministre italien des Affaires étrangères au quotidien Il Corriere della Sera dans une interview publiée lundi. «Mais l’Alliance défendra ses frontières parce que c’est dans la nature de cette organisation», a tempéré le ministre italien.

«Nous [l’Occident] devons prendre note de la déclaration du président Poutine dans laquelle il nie toute intention agressive», a fait remarquer Paolo Gentiloni. «D’autre part, il est bizarre d’accuser l’OTAN d’en avoir, tout simplement parce que l’Alliance renforce ses mécanismes qui sont défensifs, par définition».

Le ministre italien a souligné qu’en ce qui concernait la crise en Ukraine, l’Italie adhérera à la position choisie par les membres de l’UE et les Etats-Unis. Cependant, Rome insiste sur la préservation de sa «relation privilégiée» avec Moscou et la restauration d’une pleine coopération avec la Russie, qui répond aux intérêts du bloc.

«Les Russes savent bien que l’Italie respecte les décisions prises au sein de l’UE en coopération avec les Etats-Unis et qu’elle reste une voix importante dans l’observation de la situation en Ukraine qui insiste pour que les canaux de communication avec Moscou restent ouverts», a déclaré Paolo Gentiloni.

L’interview du Premier ministre a été publiée deux jours après celle du président russe Vladimir Poutine.

Dans cette interview, le président russe avait fait remarquer que Moscou développait ses capacités militaires en réponse à des défis sécuritaires provoqués par l’expansion militaire des Etats-Unis et de l’OTAN en direction des frontières de la Russie. «La Russie ne pourrait attaquer l’OTAN que dans le rêve d’un fou», a notamment déclaré le maître du Kremlin.