«La capture de Palmyre par les djihadistes ruine la réputation de toute l’humanité qui reste les bras croisés», a fait savoir le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Il a également déclaré que la coopération et la coordination des actions entre différents Etats pourraient améliorer la situation.
«La coopération avec les Etats-Unis, notamment, nous permettrait d’éviter ce genre d'offensives terroristes de manière efficace», a-t-il ajouté, précisant que le retour des terroristes à Palmyre était l'une conséquence de leur «expulsion» d’Irak car «ils se regroupent et vont en Syrie».
Le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, s'est montré plus direct lors d'une conférence de presse donnée à Belgrade lundi 12 décembre : «Le fait que l'attaque sur Palmyre ait été lancée depuis l'Irak, et apparemment depuis Mossoul, et que les combattants de Daesh aient traversé des zones normalement surveillées par des patrouilles aériennes américaines, porte à croire - et j'espère me tromper en disant cela - que cette offensive a été orchestrée de manière à retarder la reprise d'Alep-Est, en accordant un répit aux criminels encerclés».
4 000 djihadistes, d’où viennent-ils ?
Le ministère russe de la Défense a répété ces propos du Kremlin et lié le surnombre des terroristes par rapport à l’armée syrienne à la suspension des actions militaires de la coalition internationale menée par les Etats-Unis à Raqqa et à Mossoul.
«Les Américains ont diminué leur activité à Mossoul et à Raqqa et cela a donné une possibilité aux groupes armés dont les membres atteignent 4 000 personnes, de se regrouper et de se déplacer de Mossoul à Palmyre. La situation est compliquée, il faut l’évaluer», a fait savoir le chef du Centre russe pour réconciliation en Syrie, Igor Konachenkov.
Neuf mois de liberté mais les combats reprennent
Depuis le 10 décembre, des combats acharnés se poursuivent aux abords de Palmyre. Après neuf mois de liberté, les djihadistes ont lancé une attaque violente pour reprendre la cité antique. Selon les informations présentées par le Centre russe pour la réconciliation en Syrie, plus de 4 000 combattants de Daesh prendraient part à cette offensive. Vu de la menace, les autorités de Palmyre ont déjà évacué 80% des habitants de la ville.
La Russie a, pour sa part, promis de déployer «tous les efforts» pour empêcher les terroristes de revenir à Palmyre.
«Nous estimons que la libération de Palmyre est un objectif important de nos actions conjointes. Nous ferons bien sûr tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher les terroristes de revenir dans ces régions», a déclaré Vladimir Titov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères.
En mai 2015, les terroristes de Daesh avaient pris le contrôle de Palmyre et détruit la majorité des monuments de la cité antique, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. En mars dernier, les troupes gouvernementales syriennes étaient parvenues à les en chasser, avec le soutien de la Russie. Neuf mois plus tard, le 8 décembre, alors que Damas et Moscou avaient annoncé la suspension de leurs frappes sur Alep pour laisser les civils quitter la ville, les terroristes ont lancé une nouvelle offensive sur Palmyre.