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Le Royaume-Uni se servira d'une loi anti-terroriste pour interdire un groupe d'extrême-droite

Le mouvement néo-nazi britannique Action nationale, qui a salué le «sacrifice» du meurtrier de la députée Jo Cox, sera le premier groupe d'extrême-droite à être interdit en vertu de la législation antiterroriste britannique.

L'interdiction du groupe néo-nazi Action nationale, qui prendra effet le 16 décembre, est la première à reposer sur le Terrorism Act 2000, a confirmé à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur.

«Je prends aujourd'hui des mesures pour interdire le groupe néo-nazi Action nationale. Cela signifiera qu'en être membre ou appeler à soutenir cette organisation sera un délit», a indiqué dans un communiqué le ministre britannique de l'Intérieur, Amber Rudd.

Le décret d'interdiction doit être présenté au Parlement le 12 décembre et prendra effet le 16 décembre, après avoir été débattu en séance les 14 et 15 décembre.

«Action nationale est une organisation raciste, antisémite et homophobe qui attise la haine, glorifie la violence et fait la promotion d'une idéologie abjecte», a ajouté la ministre. «Elle n'a absolument pas sa place au Royaume-Uni», a-t-elle écrit.

Le site internet du groupuscule montre notamment des photographies de membres faisant le salut nazi. Il indique également avoir organisé un concours de la «Miss Hitler 2016» et fait l'apologie du «pouvoir blanc».

Sur son compte Twitter, le groupe a défendu «le sacrifice» de Thomas Mair, l'homme qui a tué la députée européiste Jo Cox de plusieurs balles et coups de couteau le 16 juin dernier, une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance du pays à l'Union européenne.

«#Votezlasortie, ne laissez pas le sacrifice de cet homme être vain. #JoCox aurait rempli le Yorkshire avec davantage de sous-humains», a ainsi écrit le groupe sur son compte Twitter. 

La Cour criminelle de l'Old Bailey, à Londres, a établi que Thomas Mair, 53 ans, qui consultait notamment des sites néo-nazis, avait agi pour des motivations politiques et a qualifié son crime de terroriste. Il a été condamné fin novembre à la prison à vie.

Le ministère a précisé dans son communiqué «avoir pris la décision d'interdire [le mouvement] Action nationale avant le procès de Thomas Mair», mais rendu public l'ordre d'interdiction du groupe seulement maintenant parce qu'il ne voulait pas que cela «ait un impact» sur le procès.

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