Le programme Rent-a-Jew (loue un juif), qui veut lutter contre la montée de l'antisémitisme en favorisant le dialogue entre juifs et non-juifs a été lancé par l'Académie européenne Janucz Korczak, une organisation basée à Munich, dont le nom vient de celui d'un directeur d'orphelinat dans le ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale qui avait choisi de suivre les enfants malades jusque dans les camps de concentration en 1942.
Un représentant de Rent-A-Jew, Monty Aviel Zeev Ott, a déclaré à la chaîne allemande Deutsche Welle que l'idée était de «montrer un judaïsme ouvert et coloré face à l'antisémitisme grandissant à travers l'Europe».
Il a ajouté que dans certaines parties de Berlin, il devenait de plus en plus risqué de se promener avec sa kippa sur la tête. Il explique notamment avoir été pris pour cible par trois hommes qui l'ont invectivé en chantant «Palestine, Palestine».
Cependant, «tout ne va pas si mal», reconnaît-il, ajoutant qu'il avait eu «des conversations très intéressantes» avec des personnes l'ayant approché, «curieux de le voir avec une kippa». «Le fait de voir qu'il reste encore des gens ouverts est très encouragent», ajoute-t-il plein d'enthousiasme.
Sa collègue, Mascha Schmerling, a admis de son côté que le nom du projet pouvait paraître «douteux», mais qu'il avait été conçu «pour provoquer et promouvoir le dialogue».
«Nous voulons donner aux gens la chance de parler à la communauté juive. Nous voulons qu'ils voient que nous sommes des gens tout à fait normaux», a-t-elle ajouté.
«Nous ne voulons pas être définis uniquement à travers l'Histoire et l'Holocauste».
Cette initiative répond à la perception par certains juifs d'une montée inquiétante de l'antisémitisme en Europe, consécutive à la montée de l'extrême droite observée lors de différents scrutins à travers le Vieux Continent.