«Le président a demandé à la communauté du renseignement un examen complet sur ce qui s'est passé lors du processus électoral 2016», a annoncé la conseillère de Barack Obama à la sécurité intérieure, Lisa Monaco. Selon elle, cet examen a pour but de «tirer des leçons».
Mais le public ne pourrait jamais voir les conclusions de ce rapport. Selon Lisa Monaco, les résultats seront disponibles pour un certains intervenants seulement, y compris des élus du Congrès». «Nous voulons le faire avec une très grande attention pour ne pas divulguer des sources et des méthodes qui peuvent nuire à notre capacité d’identifier des acteurs malveillants à l’avenir», a-t-elle expliqué.
La conseillère du président américain a aussi reconnu que l’administration Obama entendait «imposer des coûts» à ceux qui étaient derrière ces cyberattaques et utiliser «tous les éléments du pouvoir national conte la cybermenace».
Dans une possible tentative d’empêcher un tollé général, le secrétaire de presse de la Maison Blanche, Eric Schultz, a souligné que l’examen n’était pas «une tentative visant à remettre en cause le résultat de l'élection», mais «une priorité majeure pour le président des Etats-Unis». Ce dernier argument est une raison pour les services de terminer leur travail avant que Barack Obama ne remette les clés de la Maison Blanche à Donald Trump le 20 janvier.
La CIA ne tarde pas à accuser la Russie
Quelques heures après la déclaration de Lisa Monaco, le Washington Post a publié une évaluation de la CIA selon laquelle la Russie avait interféré dans la présidentielle américaine pour aider Donald Trump à gagner. «La communauté du renseignement estime que l'objectif de la Russie était de favoriser un candidat par rapport à un autre, d'aider Trump à être élu», a confié au journal américain un responsable de la CIA.
Des accusations que l’équipe de Donald Trump a immédiatement rejetées, jugeant que les analystes qui y sont parvenus «sont les mêmes que ceux qui disaient que Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive».
Le Washington Post a de son côté noté prudemment que l'évaluation de la CIA était loin de constituer un rapport en bonne et due forme, reflétant la position des 17 agences américaines du renseignement.
En octobre dernier, les Etats-Unis avaient accusé la Russie du piratage des emails d’Hillary Clinton, de son équipe ainsi que ceux du Comité démocrate national. Mais Washington n’a livré aucune preuve de l’implication de Moscou dans ces cyberattaques.
La Russie a démenti toutes ces allégations, le porte-parole du Kremlin les a même qualifiées d’absurdes. Et le président russe Vladimir Poutine a répondu par une question rhétorique : «Est-ce que quelqu’un pense vraiment que la Russie peut influencer le résultat du choix du peuple américain ? Est-ce que les Etats-Unis sont une république bananière ?»