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A Maastricht, Jean-Claude Juncker met en garde contre l'euroscepticisme des nations

S'exprimant lors de la cérémonie des 25 ans du traité de Maastricht, le président de la Commission européenne s'est prononcé contre la volonté des pays de s'éloigner de la politique commune de l'UE, affirmant que sans elle, les nations disparaîtront.

«Le poids économique et démographique de l'Europe dans le monde diminue et ses nations finiront par disparaître si elles ne restent pas dans l'Union européenne», a déclaré le 9 décembre le président de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker, lors du sommet de commémoration du Traité de Maastricht, qui a fondé l'Union européenne en 1992.

Jean-Claude Juncker a déclaré que dans 10 ans, la part de l'Europe dans l'économie mondiale passerait de 25% à 15%. D'après lui, dans 20 ans, aucun pays européen ne fera partie du G7, le groupe des sept premières économies du monde.

Selon Jean-Claude Juncker, si au début du siècle dernier, les Européens représentaient environ 20% de l'humanité, ce chiffre est tombé à 5-7% au début du XXIe siècle et sera de 4% seulement à la fin de ce dernier.

Juncker met en garde contre l'euroscepticisme et le refus des règles communes 

Pour le Luxembourgeois, la volonté de plus en plus palpable des nations de se détacher de l'Union européenne pour revenir à plus d'indépendance nationale est une énorme erreur.

Ainsi, «ceux qui pensent que le moment est venu de déconstruire l'Europe, de la réduire en morceaux en la divisant en unités nationales se trompent grandement. Nous ne pourrons pas exister en tant que nations sans l'Union européenne», a déclaré Jean-Claude Juncker, faisant référence à la montée croissante de la rhétorique anti-UE à travers l'Europe, qui a notamment abouti au Brexit et à «la progression des mouvances nationalistes et populistes notamment en France, en Italie, en Pologne et en Hongrie».

Le président de la Commission a également ajouté que la crise migratoire, qui a entraîné l'arrivée massive dans l'Union européenne de près de 1,5 millions de réfugiés et demandeurs d'asile depuis le début de l'année 2015, avait détruit l'idée de l'UE en tant que bloc fondé sur une base de règles communes notamment parce que certains gouvernements refusaient de se conformer à la politique de quotas pour les migrants proposée par la Commission européenne.

«C'est quelque chose de tout à fait nouveau. Pour la première fois dans l'histoire européenne d'après-guerre, tous les Etats membres n'appliquent pas des règles communes», a martelé le luxembourgeois.

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