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Mercenaire américain : On lutte contre Daesh là où notre gouvernement ne le fait pas

Aux Etats-Unis, des sociétés de sécurité privées entraînent des volontaires qui vont aller combattre l’Etat islamique à l’étranger, dans les endroits où, selon eux, le gouvernement américain n’a pas pu le faire.

Au moins deux fois par semaine, ces futurs soldats s’entraînent à tirer et à travailler en équipe. Un groupe mercenaires à Homestead en Floride prépare ainsi des combattants qui s’apprêtent à partir pour les Philippines afin de contrer la montée des groupes extrémistes locaux qui ont prêté allégeance à Daesh.

Le responsable du groupe, Suleiman Yousef, est un expert en arts martiaux et instruction d’armes. D’après lui, ses recrues et lui-même ont décidé qu’ils devaient faire ce qu’ils peuvent «pour le grand bien de tous».

«Leurs victimes [de Daesh] sont des enfants et des civils innocents», a-t-il rappelé lors d’une interview avec la correspondante de RT Maria Finochina, avant d’ajouter : «et ils affirment qu’il le font au nom de l’islam. Mais cela ne marche pas comme ça».

Interrogé sur leur destination, qui n’est pas réputé pour être un «centre» terroriste, l’un des homme a expliqué qu’ils souhaitaient protéger les populations là où le gouvernement des Etats-Unis ne le faisait pas.

«Les Etats-Unis viennent de tuer un homme important [au sein de Daesh] responsable du pétrole. Donc, si vous regardez de plus près, ils travaillent pour accéder à ceux qui sont proches de l’argent. Ils chassent les hommes importants», a déclaré le mercenaire en ajoutant que les soldats américains ne se soucient pas de la vie des civils «comme on le ferait aux Etats-Unis».

Mais ces combattants ne sont pas exclusivement guidés par de belles idées : ils sont employés à plein temps par une personne dont ils n’ont pas voulu révéler l’identité, assurant également qu’ils étaient «très bien payés».

Les futurs mercenaires sont équipés d’armes customisées qu’ils peuvent emmener avec eux à l’étranger. Cependant, d’après Jake Diliberto, un vétéran de la marine américaine, aller combattre l’Etat islamique de sa propre initiative n’est pas une bonne idée.

«Ceux qui choisissent de partir de manière indépendante ont une tendance à créer plus de chaos et de problèmes dans la zone de conflit que les forces régulières, bien organisés», a déploré Diliberto, lui-même vétéran de l’Afghanistan et de l’Irak. Selon lui, ces volontaires, qui sont conduits par l’empathie qu’ils éprouvent pour les victimes vues à la télé et la peur de voir la violence déferler au-delà de l’Atlantique sur leur propre sol, feraient mieux de s’enrôler dans l’armée régulière.