«Plusieurs centaines de milliers de livres ont été utilisées pour financer le terrorisme d’une manière ou d’une autre», notamment pour des armes et le voyage de ceux qui rejoignent les rangs de l'Etat islamique, a confié au quotidien britannique The Times Lord Carlile, ancien superviseur officiel de la législation anti-terroriste. «Ce type d'activité frauduleuse a augmenté lors de la montée de Daesh», a-t-il ajouté.
Lord Carlile a fait cette déclaration après avoir appris que deux hommes, le Belge Zakaria Boufassil et le Britannique Mohammed Ali Ahmed, auraient transmis de l'argent liquide provenant d'aides d'Etat au suspect des attaques à Bruxelles, Mohammed Abrini. En juillet 2015, dans un parc de Birmingham lors d’un rendez-vous secret, les deux hommes ont en effet donné 3 000 livres (plus de 3 500 euros) à Mohammed Abrini, connu comme «l’homme au chapeau», dont la silouhette avait été capturée par des caméras de vidéosurveillance de l’aéroport de Bruxelles, en mars dernier.
Cet argent issu des prestations sociales aété frauduleusement touché par Anouar Haddouchi, un autre Belge ayant combattu aux côtés de Daesh en Syrie pendant un an. Il avait fait une demande d'allocations sociales en Grande-Bretagne depuis 2009 bien qu’habitant la plupart de temps en Arabie saoudite.
Au total, près de 11 000 livres (13 000 euros) lui ont été versés, dont une partie après le départ de sa femme et lui-même en zone de guerre. Le Conseil municipal de Birmingham a déjà présenté ses excuses pour cette erreur, précisant que presque 6 000 livres (plus de 7 000 euros) ont été payés après le départ du couple.
Mohammed Abrini, qui avait été envoyé de Syrie en Grande-Bretagne par un responsable de Daesh pour récolter l’argent, attend d’être jugé en Belgique. Zakaria Boufassil a été reconnu coupable à Londres pour son implication dans la préparation des attentats. Et Mohammed Ali Ahmed a plaidé coupable de la même infraction le mois dernier. Ces deux derniers seront jugés la semaine prochaine.