«Désinformation » : Jon Stewart appelle les médias mainstream à vérifier, eux aussi, leurs sources

«Désinformation » : Jon Stewart appelle les médias mainstream à vérifier, eux aussi, leurs sources
Jon Stewart, animateur jusqu'en 2015 de son célèbre «The Daily Show» sur Comedy Central, capture d'écran YouTube, DR.
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Secoués par les vagues «populistes», les médias dominants tentent de préserver leur ancien monopole, quitte à se réapproprier une arme chère aux «complotistes», la notion de «désinformation». L'enjeu : détenir le pouvoir de dire ce qui est «vrai».

En plein examen de conscience, le New York Times a fait appel à l'expertise du sémillant Jon Stewart, comique de son état, et animateur de l'un de ces talks shows du soir qui ont fait les belles heures de la télévision au Etats-Unis. Quitte à réinventer quelque peu l'eau tiède. Car, avant de s'attaquer aux sites de «désinformation» sur internet, il convient de commencer par un peu d'autocritique. Lors d'une table ronde, se faisant professeur de méthodologie journalistique, Jon Stewart, a ainsi rappelé l'importance – pour les médias établis eux-mêmes – du recoupement des sources.

«Les médias sont devenus un système de recyclage et de blanchiment de l'information», a-t-il ainsi déploré, expliquant que les médias se recopiant les uns les autres perdaient au passage les sources des informations qu'ils propageaient, lesquelles «passent à la machine». Pour l'animateur humoriste, empreint d'une certaine gravité à cette occasion, «la ligne est «fine et poreuse» entre les informations publiées par les médias mainstream et les «fausses information», diffusées par les médias alternatifs.

Les médias institutionnels font face à une défiance sans précédent de la part du public. Aux Etats-Unis, selon une étude de l'institut de sondage Gallup de septembre 2016, la confiance des Américains dans leurs médias d'information est tombée à un plus-bas historique. Seul 32 % feraient ainsi encore confiance à la presse en 2016 contre 72 % en 1976. Et c'est dans ce contexte que les médias se remettent en cause et s'interrogent sur les notions philosophiques abyssales et éternelles de «vérité».

Lire aussi : Après l'échec d'Hillary Clinton, le New York Times promet d'informer plus honnêtement

Emergence de la notion de «désinformation»

Après le choc de l'élection de Donald Trump, et la sidération qui s'en est suivie, les médias traditionnels, quelque peu pris au dépourvu, ont entonné la première explication disponible : celle d'un corps électoral de «red necks», peu diplômés, tenaillés par la peur du déclassement. Mais cette stratégie de stigmatisation présente plusieurs inconvénients. En premier lieu, fustiger le peuple, présenté comme victime des «populisme», comporte toujours le risque d'être quelque peu antidémocratique.

D'autre part, la presse écrite ne peut se payer le luxe de se fâcher avec ce qu'il reste de lecteurs et acheteurs potentiels. Aussi, dès la première semaine qui a suivi l'élection du «populiste» milliardaire aux cheveux jaunes, une théorie, moins frontale, émerge : les électeurs ne seraient pas si coupables. Premier temps : naïfs, ils auraient été trompés par les réseaux sociaux. Second temps : ces réseaux ne propagent que rumeurs et fausses informations.

Réinformation versus désinformation

Il y a quelques mois seulement, des termes tels que «média menteurs», et «presse de désinformation» étaient parmi les principales armes rhétoriques des sites parfois qualifiés de «réinformation». L'émergence du terme de «fake news» dans le monde anglosaxon, que l'on peut traduire par «information [volontairement] fausse» et «même d'information de faussaire» trouve son pendant, plus faible, en français de «désinformation».

Le législateur comme juge du vrai et du faux

Le terme fait florès, en témoigne son utilisation comme quasi-notion de droit à l'occasion du texte de loi étendant aux sites anti-IVG et à internet le délit d'entrave physique à l'interruption de grossesse, voté par l'Assemblée nationale le 1er décembre 2016.

En témoigne aussi, l'utilisation du terme par Ségolène Royal à la suite de son hommage controversé à Fidel Castro. Cette dernière avait rejeté les accusations de violations des droits de l'homme à l'encontre du défunt chef d'Etat, les qualifiant de «désinformation».

En témoigne enfin, les initiatives législatives des deux côtés de l'Atlantique afin de lutter non seulement contre la «désinformation», mais aussi contre la «propagande russe». Alors que le Washington Post lançait fin novembre 2016 sa campagne contre la propagande russe de désinformation» , en anglais «Russian propaganda fake news», la Chambre des représentants américain faisait passer au détour d'une loi budgétaire, un article visant à «contrer l'influence secrète de la Russie», listant la liste des manipulations possibles, dont les «émissions clandestines», la «manipulation des médias», et la «désinformation».

Sur l'autre rive, la Commission européenne a mis en demeure les géants d'internet, tels Google, Facebook et Twitter, par ailleurs accusés de propager les rumeurs et les fausses informations de faire la chasse aux «commentaires haineux». De la haine à la «désinformation» – traduire : des informations indésirables pour l'establishment – il n'y a qu'un pas.

Lire aussi : Résolution contre les médias «russes» : l'Union européenne ne supporte plus qu'on la critique

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