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Un ex-élu ukrainien expose les schémas de corruption de Porochenko : «La guerre, c’est du business»

Alexandre Onischsenko, ex-député ukrainien, a dévoilé que Petro Porochenko outrepassait ses responsabilités en tant que président et achetait des votes au Parlement. Kiev l’accuse pour sa part de haute trahison et de déprédation des biens de l'Etat.

«La majorité de l’argent reçu depuis le FMI a été dépensé pour faire la guerre [les combats entre Kiev et les milices de l'Est de l'Ukraine], ce à quoi Petro Porochenko s’intéresse vraiment. Tous les contrats liés à cette guerre, jusqu’aux moindres besoins de l’armée, ont été décrochés par des entreprises proches de Porochenko. Pour elles, la guerre, c’est du business», a révélé le lanceur d’alerte et ancien député de la Rada (Parlement ukrainien), exilé pour le moment en Russie, Alexandre Onischsenko, dans une interview à RT.

Il a fait allusion aux milliards de dollars que le Fonds monétaire international (FMI) octroie à Kiev. Le 16 septembre dernier, le FMI a crédité au compte de l’Ukraine une troisième tranche d'un montant d'un milliard de dollars. Le programme du FMI prévoit de verser à l'Ukraine 17,5 milliards de dollars (16,2 milliards d’euros) sur quatre années.

Alexandre Onischsenko a également précisé que le président ukrainien obtenait la majorité pour toutes les lois qu'il désirait faire passer car il avait ordonné à son entourage de soudoyer les élus.

«Pour faire approuver une décision, il faut rassembler 226 voix tandis que la coalition du président compte 230 députés. Mais certains d’entre eux ne viennent pas aux réunions, les autres ne votent pas. […] Il donne des pots-de-vin aux députés pour renforcer sa position. J’étais membre de son équipe pendant deux années, la majorité de ces questions ont été réglées grâce à moi», a-t-il précisé.

Kiev accuse pour sa part Alexandre Onischsenko de déprédation des biens de l'Etat et de haute trahison. La Rada a consenti à son arrestation mais le lanceur d’alerte avait réussi à quitter le pays à la veille du vote. Kiev a demandé à Interpol d'émettre un avis de recherche.