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Pour la première fois depuis six ans, Israël nomme un ambassadeur en Turquie

Le nouvel ambassadeur israélien à Ankara a été accueilli en grandes pompes par le président turc Recep Tayyip Erdogan en personne, signe de l'amélioration sensible des rapports entre Israël et la Turquie amorcée depuis quelques mois.

«Nous avons tourné une nouvelle page dans l'histoire de nos relations diplomatiques», a déclaré Eitan Naeh, le nouvel ambassadeur israélien en Turquie. C'est en effet un symbole fort pour les rapports entre les deux pays : ce lundi 5 décembre, Eitan Naeh, ancien vice-ambassadeur d'Israël à Londres, a été reçu au palais présidentiel d'Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan en personne, avant sa prise de fonction qui aura lieu dans le courant de la semaine à venir.

«Même avec des hauts et des bas, nos liens économiques et nos échanges sont indemnes : les hommes d'affaires turcs continuent à affluer en Israël et les touristes aussi» s'est réjoui Eitan Naeh après l'entrevue avec le président turc.

Ces derniers mois, les rapports israélo-turcs se sont considérablement améliorés, notamment sous l'impulsion conjointe de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. En octobre, pourtant, plusieurs milliers de manifestants s'étaient rassemblés à Istamboul pour dénoncer la normalisation des relations avec l'Etat israélien, ainsi que la politique de celui-ci vis à vis des Palestiniens.

Israël n'avait plus d'ambassadeur en Turquie depuis 2010, à la suite du renvoi de son précédent diplomate sur place : les relations entre les deux Etats étaient gelées suite à l'attaque de l'armée israélienne contre une flottille humanitaire qui voulait forcer l'embargo sur la bande de Gaza. L'attaque avait coûté la vie à une dizaine de militants turcs. Israël s'était finalement excusé et avait offert une compensation financière à Ankara, qui avait alors annoncé le rétablissement de liens diplomatiques en juin 2016. Israël a également garanti à la Turquie qu'elle pourrait livrer de l'aide humanitaire à Gaza, selon certains médias, ce que nient les autorités de Cisjordanie.