La correspondance électronique Berat Albayrak, gendre de Recep Tayyip Erdogan et ministre de l'Energie, révèle ses relations intimes non seulement avec les élites turques, mais, plus embarrassant, avec l'organisation terroriste Daesh. En cause, la compagnie Powertrans, laquelle a bénéficié d'une dérogation à l'embargo imposé à toutes les autres sociétés pétrolières concernant les importations comme les exportations de pétrole en Turquie, notamment en provenance des régions sous contrôle de Daesh.
A l'apogée de son extension en 2015, l'Etat islamique contrôle une dizaine de champs de pétroles tant en Irak qu'en Syrie. Le commerce de l'or noir représente alors près d'un quart des revenus du «quasi-Etat», soit, selon les estimations entre 350 et 600 millions de dollars par an.
Les liens inavouables entre la Turquie et Daesh
En avril 2016, après la libération du champ pétrolier de Jabisah, dans la province d'al-Hasakah (Hassaké) du Nord-Est de la Syrie, RT dévoilait dans une série de documentaires les dessous des circuits d'exportation de pétrole via la ville syrienne de Raqqa, puis via la Turquie.
Les emails piratés couvrent une période allant d'avril 2000 au 23 septembre 2016, tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 comprise. La correspondance témoigne également, selon Wikileaks qui livre le lot brut, du souci de Berat Albayrak de contrôler les réseaux sociaux, notamment après le mouvement protestataire de masse de 2013, dit du «parc Gezi» et de «la place Taksim», impliquant des centaines de milliers de manifestants.