«[La proposition de John Kerry] concerne les itinéraires concrets et les délais dans lesquelles tous les rebelles, sans exception, quitteront Alep-est», a déclaré le chef de la diplomatie russe lundi 5 décembre à Moscou. Il a précisé que John Kerry lui avait transmis ses propositions samedi 3 décembre, et qu’elles coïncidaient en principe avec l’approche de la Russie quant à la situation dans la ville syrienne.
A l’initiative des Etats-Unis, un groupe d'experts russes et américains entamera des travaux de négociations sur Alep-Est dans les heures à venir, selon Sergueï Lavrov. L’objectif de ce groupe sera de préciser les détails du retrait des forces des djihadistes.
«Dès que les itinéraires et les délais seront établis, un régime du cessez-le-feu entrera en vigueur, afin de permettre l’évacuation de ces troupes», a expliqué le diplomate russe.
Il s’est félicité de la coopération russo-américaine, qui, si elle s’avère fructueuse, assurera «une solution efficace au problème d’Alep-est», «la libération de la ville des extrémistes», la possibilité d’effectuer des livraisons d’aide humanitaire et «une normalisation de la vie» dans ce centre urbain.
Les groupes qui refuseront de quitter Alep-est seront considérés par Moscou comme terroristes. «En renonçant à quitter Alep, ils continueront de facto la lutte armée. Nous les traiterons comme terroristes, comme extrémistes, et soutiendrons l’opération de l’armée syrienne contre ces groupes», a martelé le ministre russe.
Sergueï Lavrov a également déclaré aux journalistes que la Russie ne soutiendrait pas le projet de résolution soumis au Conseil de sécurité de l’ONU par l’Egypte, la Nouvelle Zélande et l’Espagne qui vise à imposer un cessez-le-feu de dix jours à Alep.
«Prenant en considération les conséquences des pauses humanitaires précédentes, nous ne doutons pas qu’un cessez-le-feu de dix jours donne la possibilité aux rebelles de se regrouper et de s’armer, retardant d’autant la libération de l’est d’Alep», a-t-il conclu.
Plus tôt dans la journée, le quotidien syrien Al-Watan a révélé que les groupes armés de l’est d’Alep menaient des négociations secrètes avec le gouvernement sur les conditions de leur capitulation. D’après le journal proche de Damas, après une série d’échecs, les différends se sont multipliés parmi les terroristes.