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Islande : les Pirates chargés de former un gouvernement

Le Parti pirate islandais a été chargé le 2 décembre de former un gouvernement par le président de la République, qui tentait un coup de poker après les échecs successifs de la droite et de la gauche.

Le 2 décembre, le président de la République islandaise a reçu la présidente du groupe parlementaire Pirate, Birgitta Jonsdottir, dans sa résidence près de Reykjavik, ainsi que les chefs de tous les partis et leur a demandé de mener des négociations en vue de la formation d'un gouvernment. 

«Après la rencontre, j'ai invité Birgitta Jonsdottir et lui ai transmis le mandat», a confié Gudni Johannesson aux journalistes.

L'Islande a organisé des élections législatives anticipées le 29 octobre, qui ont donné un Parlement divisé entre sept partis, sans majorité claire permettant de former une coalition viable.

Dans un premier temps, le vainqueur, le Parti de l'indépendance (conservateur), n'a pas réussi à s'entendre avec Réforme (libéral, centre-droit) et Avenir radieux (centriste).

Puis le Mouvement gauche-Verts, deuxième parti le plus important, a tenté une coalition encore plus hétéroclite, avec cinq partis allant du centre-droit à la gauche radicale, qui n'a pas vu le jour.

Le président a alors laissé les partis discuter de manière informelle, ce qui a poussé le Parti de l'indépendance et les Gauche-Verts à s'asseoir à la même table. Mais ces partis traditionnellement opposés n'ont pas trouvé de terrain d'entente.

En laissant sa chance à la formation arrivée troisième, le Parti pirate, Gudni Johannesson fait un choix audacieux, dont personne ne sait s'il débouchera sur une solution viable.

«Je suis convaincue que nous trouverons un moyen de travailler ensemble», a déclaré Birgitta Jonsdottir.

Composant avec un électorat en quête de changement, ce parti contestataire a fait campagne en promettant des réformes institutionnelles radicales pour plus de démocratie directe et de transparence dans la vie publique. Mais, avec 14,5% des suffrages, il a moins bien réussi que ne le laissaient croire les sondages.