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Athènes et ses créanciers se sont lancés dans une guerre d’intimidation

Après l’accord intervenu la semaine dernière, il reste trois semaines à Athènes pour trouver 1,6 milliard d’euros et rembourser sa dette avant le 30 juin. En coulisse, les manœuvres se poursuivent pour arriver plus fort à la table de négociation.

Deux ministres grecs, dont celui des Finances Yanis Varoufakis, ont affirmé ce week end dans la presse grecque qu’Athènes n’avait pas l’intention d’accepter les propositions de l’Union européennes pour éviter à la Grèce de se retrouver en situation de défaut de paiement sur le remboursement de sa dette.

«C’était un geste agressif destiné à terroriser le gouvernement […] sans comprendre que ce gouvernement ne peut pas être terrorisé», s’est exclamé le ministre grec des Finances à propos du document de 5 pages que lui a transmis la Commission européenne la semaine dernière. Ce dernier recommande notamment à Athènes d’augmenter la TVA et de couper dans les salaires et les retraites de la fonction publique pour parvenir à rembourser son dû.

Des propositions que le Premier ministre Alexis Tsipras avait déjà qualifiées «d’absurdes», mais Yanis Varoufakis en a remis une couche. «Le document présenté au Premier ministre est à la limite de l’insulte […] Nous avons besoin de réformes, de restructuration de la dette et d’investissement […] si nous n’avons pas les trois ensemble, nous ne signerons pas», a renchéri le ministre grec des Finances.

Des propos qui semblent traduire une tension palpable. Tiraillé entre les exigences de ses créanciers (le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne) et les revendications des responsables les plus radicaux de Syriza, son parti, Alexis Tsipras a maintenant un peu plus de trois semaines pour faire pression sur les uns avec les arguments des autres et arracher un accord qui puisse satisfaire Athènes comme ses créanciers.