Il avait déclaré en 2011 à la BBC qu’il dirigerait le pays pendant «un milliard d’années» si telle était la volonté de Dieu, mais son règne semble finalement s’achever après 22 ans. En effet, dans une déclaration télévisée, le président gambien Yahya Jammeh a laissé la main et reconnu la victoire de son adversaire, Adama Barrow, aux élections.
«Vous, Gambiens, avez décidé que je devais me retirer. Vous avez voté pour quelqu'un d'autre pour diriger le pays. C'est notre pays à tous, et je vous souhaite le meilleur pour l'avenir», a affirmé Yahya Jammeh en anglais. Devant les caméras, il a téléphoné à Adama Barrow pour lui souhaiter bonne chance en tant que nouveau président de la Gambie.
La sanction des urnes est sans appel. D'après les résultats communiqués par la commission électorale, le candidat de l'opposition a recueilli 45,5% contre 36,6% pour Yahya Jammeh et son chef, Alieu Momarr Njai avait laissé entendre que le message vidéo du président avait déjà été enregistré.
Si la transition politique se déroule pacifiquement, Adama Barrow deviendrait le troisième président de l’Etat depuis son indépendance, en 1962. Homme d’affaires peu connu avant de se présenter à l’élection, il était parvenu, durant les deux semaines de campagne, à rassembler autour de sa personne une large coalition de partis.
Yahya Jammeh était arrivé au pouvoir en Gambie en 1994, à la suite d'un coup d’Etat. Aucune élection n’avait été organisée depuis lors. Durant la campagne, le président avait coupé internet et bloqué les communications téléphoniques internationales.